Fin novembre, les autorités indonésiennes ont exigé la destruction de centaines de sextoys. Considérés comme illégaux, les jouets sexuels sont interdits à la vente dans ce pays conservateur. Pourtant, pendant le confinement, un nombre croissant d'Indonésiens ont décidé de s'en procurer grâce à la vente en ligne.
Selon l'administration du pays, les sextoys portent atteinte à la morale publique. C'est la raison pour laquelle des colis en contenant sont régulièrement interceptés à la douane et détruits. Vendredi 27 novembre, 442 sextoys ont été brûlés à Bandung, la capitale de la province indonésienne de Java occidental. Un agent de douane chargé de cette opération explique que la pandémie a mené à une augmentation des commandes en ligne de toutes sortes de jouets sexuels.
Ces derniers sont principalement importés de Chine, pays qui produit 70% des sextoys vendus dans le monde. Les entreprises chinoises spécialisées indiquent avoir remarqué une hausse de 50% de la demande pendant la première moitié de l'année 2020. En février, la douane a confisqué des centaines de sextoys importés de Chine à Medan-Kualanamu, l'aéroport international desservant la ville indonésienne de Medan.
Depuis 2015, les autorités font la chasse aux jouets sexuels. Toutefois, malgré les interdictions, ils constituent un commerce lucratif en Indonésie.
Un marché difficilement contrôlable
Lian Kie, gérant d'un magasin pour adultes à Yogyakarta, dans la province de Java central, assure n'être même pas au courant de l'illégalité des sextoys en Indonésie. Il évoque l'important réseau de fournisseurs et de distributeurs de ce type de produits qui existe dans son pays.
L'une des difficultés principales pour les douaniers dont le rôle est d'empêcher que des sextoys y pénètrent, c'est que ces objets ne sont généralement pas importés en gros. «Les sextoys sont principalement commandés dans le but d'une consommation privée. Il n'y a généralement qu'un ou deux articles dans chaque colis», décrit le douanier Elfi Haris.
La demande exponentielle en jouets sexuels n'est pas uniquement un phénomène indonésien. Elle est devenue plus importante dans le monde entier depuis le début de la pandémie. Les ventes ont notamment explosé en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Danemark, en Colombie et au Royaume-Uni.