D'après une nouvelle recherche conduite par Linda Hagen, chercheuse spécialisée dans l'analyse du comportement des consommateurs et des consommatrices à l'université de Californie du Sud, nous avons tendance à penser que des plats beaux sont meilleurs pour notre santé.
Selon cette étude, nous voyons annuellement en moyenne 4.013 publicités pour de la nourriture et 2.844 pour des restaurants. Ces annonces présentent des images d'aliments et de plats visuellement parfaits. Pour sa recherche, Linda Hagen s'est demandé si un plat nous semblait plus sain selon son aspect esthétique.
De manière générale, nous considérons des personnes, des plats et des objets comme étant beaux lorsqu'ils possèdent certains attributs esthétiques associés à des éléments naturels. Par exemple, la symétrie ou la répétition de motifs similaires sont considérées comme relevant du beau.
Pour son étude, la chercheuse a établi l'équation de départ suivante: de la jolie nourriture équivaudrait à de la nourriture plus naturelle, qui elle-même équivaudrait à de la nourriture plus saine. C'est ce que notre inconscient nous pousserait à penser, malgré les diverses connaissances que nous détenons sur la valeur nutritionnelle des aliments et les calories qu'ils contiennent.
Le beau associé au sain
Afin de vérifier son hypothèse, Linda Hagen a conduit plusieurs expériences. Pour la première, elle a montré à 803 volontaires des images jolies et moches de glaces, burgers, pizzas, sandwichs, lasagnes, omelettes et salades. Comme elle l'avait prédit, les participant·es notaient généralement les versions des plats les plus jolis comme étant les plus sains, sans prendre en compte leur saveur supposée, leur fraîcheur ou leur taille.
Dans le cadre d'une autre expérience, les volontaires devaient noter à quel point une tartine à l'avocat était bonne pour la santé. Avant de voir les images, chaque individu recevait des informations sur les ingrédients et le prix du toast. Celles-ci étaient identiques peu importe la photo. L'étude a finalement révélé que les personnes à qui l'on avait montré l'image d'une jolie tartine d'avocat la percevaient comme plus naturelle et plus saine que celles ayant reçu une photo de toast esthétiquement raté.
Pour sa troisième expérience, Linda Hagen a présenté à 801 individus deux images identiques de plusieurs plats différents: des tartines à la banane, des spaghetti à la sauce tomate et des cupcakes. Avant de montrer une photo, l'équipe de recherche manipulait délibérément les volontaires en leur décrivant l'image qui allait apparaître comme représentant un plat joli ou moche. Alors que chaque personne découvrait la même image, l'étude a finalement démontré que les précisions sur la photo données au préalable influençaient les individus, qui trouvaient les plats plus jolis lorsqu'ils avaient été décrits comme tel. Une fois encore, les volontaires associaient les jolis plats à de la nourriture naturelle et plus saine.
L'équation un joli plat = un plat plus naturel = un plat plus sain posée par Linda Hagen a donc été vérifiée par ses trois expériences.