Que pouvait-on sentir dans les rues de Paris, de Londres, ou encore d'Amsterdam au XVIe siècle? Une équipe d'historien·nes, de parfumeurs et de parfumeuses, et de spécialistes en intelligence artificielle auront bientôt la réponse.
Dans le cadre d'un projet baptisé «Odeuropa», ces personnes se sont associées dans le but de recréer les odeurs que l'on pouvait humer en Europe entre le XVIe et le début du XXe siècle.
Dans cette bibliothèque des fragrances anciennes, on pourra ainsi retrouver des effluves de vieux cigares, de parfums, d'épices, de répulsif contre la peste mais également des odeurs particulièrement désagréables, allant des matières fécales aux restes de viande des bouchers de l'époque.
Pour recréer ces senteurs perdues, l'équipe utilisera l'intelligence artificielle, explique le Guardian. Elle travaille en effet sur un algorithme –une étape qui devrait durer trois ans– afin d'analyser les textes anciens qui parlent des odeurs, comme par exemple des descriptifs d'effluves relatés par des médecins de l'époque.
Mieux encore, ce logiciel pourra repérer des éléments propres à certaines odeurs dans les peintures. Un procédé qui permettrait, par exemple, de recréer l'odeur de la bataille de Waterloo.
Bientôt dans les musées?
Que faire une fois le recensement de ces odeurs terminé? L'équipe du projet a déjà sa petite idée: elle voudrait recréer de façon synthétique ces parfums afin de les diffuser dans les musées.
Les visites seraient alors complètement chamboulées. Au lieu de simplement observer un tableau d'époque, le visiteur ou la visiteuse pourrait être amenée à sentir littéralement l'ambiance représentée sur une toile.
Comme le raconte le média britannique, le Jorvik Viking Center de la ville d'York, en Angleterre, a déjà mis en place une expérience similaire. Il propose notamment au public de sentir les odeurs nauséabondes que l'on pouvait retrouver au Xe siècle.