Sciences

Climat: le monde aurait déjà dépassé le point de non-retour, selon une étude

Temps de lecture : 2 min

Un rapport publié dans la revue Scientific Reports alerte sur le réchauffement climatique critique de notre planète.

Le changement climatique favorise la multiplication des feux de forêt, comme ici, en Californie, le 8 septembre 2020. | David Mcnew / Getty Images North America / Getty Images via AFP
Le changement climatique favorise la multiplication des feux de forêt, comme ici, en Californie, le 8 septembre 2020. | David Mcnew / Getty Images North America / Getty Images via AFP

Les conclusions d'une étude menée par la BI Norwegian Business School font froid dans le dos: en ce qui concerne le changement climatique, le point de non-retour aurait déjà été dépassé. Autrement dit, si toutes nos émissions de gaz à effet de serre s'arrêtaient brusquement dès aujourd'hui, le monde continuerait à se réchauffer inéluctablement.

Publiée dans la revue Scientific Reports, l'étude s'appuie sur un modèle mathématique qui simule l'évolution future du réchauffement climatique dans le cas où toutes nos émissions de gaz à effet de serre seraient stoppées en 2020. Résultat, le monde continuerait à se réchauffer pendant des centaines d'années.

En cause notamment, la quantité de CO2 stockée dans le pergélisol –appelé permafrost par les anglophones. La hausse des températures entraîne la fonte de ce sol gelé qui, en son sein, contient d'importantes quantités de gaz à effet de serre. Une fois libéré dans l'atmosphère, ce gaz vient à son tour augmenter les températures.

Ce phénomène, véritable cercle vicieux qui pourrait être irréversible selon l'étude, inquiète d'autant plus que la quantité de CO2 piégée dans le permafrost équivaudrait à quatre fois celle que les activités humaines ont émises depuis le milieu du XIXe siècle.

Dans la même logique, la fonte de la glace de mer, qui réfléchit naturellement la lumière du soleil, entraîne une augmentation de la température de la mer, qui, étant sombre, absorbe davantage les rayons et leur chaleur. La glace se retrouve à fondre alors encore plus vite.

Des conclusions contestées

Le média The Independent précise tout de même que cette étude est pour l'heure contestée par ses pairs.

Le modèle de simulation utilisé ici serait jugé trop simpliste par plusieurs climatologues britanniques et les conclusions que l'étude tire entreraient en contradiction avec celles avancées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la référence en la matière.

Par ailleurs, certain·es scientifiques craignent que ce genre d'étude défaitiste ne pousse pas à l'action et, au contraire, justifie les comportements passifs face au changement climatique, ajoute le média britannique.

Si, pour l'heure, les résultats de l'étude sont contestés, plusieurs indicateurs nous montrent que le chemin est encore long pour freiner le réchauffement de la planète. Il y a peu, une étude publiée dans Nature communications Earth and Environment expliquait par exemple que la calotte glaciaire du Groenland a bel et bien dépassé le point de non-retour. Sa fin serait irréversible.

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