«À l'occasion d'un cours de philosophie, il m'a été demandé de rendre un papier lié aux questions féministes actuelles. J'ai choisi un axe souvent peu mis en avant: celui de l'engagement masculin dans le combat féministe. En plein confinement, j'ai donc mené une enquête en ligne, anonyme, auprès d'une cinquantaine d'hommes ayant entre 20 et 25 ans, en études supérieures. Les résultats de cette enquête ont fait l'objet d'une analyse et d'un rendu. Dans ce second article, je vous présente les conclusions liées au rapport de ces enquêtés aux femmes de leur âge.»
Parler d'une quatrième vague féministe revient à souligner une rupture avec les précédentes. En suivant la définition des vagues de protestation retenue par le sociologue Ruud Koopmans, on peut définir la vague comme un «moment» du féminisme, durant lequel le mouvement se reconfigure et se transforme rapidement en réponse à l'évolution de la sociologie de ses militant·es et du contexte social.
Le politiste David Bertrand détermine deux indices pour délimiter une vague féministe: le constat d'un engagement féministe croissant ou d'une hausse marquée de l'intérêt porté au féminisme d'une part et «le renouvellement des méthodes et des thèmes principaux abordés par les militant·es» d'autre part. Le renouvellement des méthodes peut se voir dans l'utilisation faite des réseaux sociaux.
Enfin, s'il ne s'agit pas ici d'énumérer ni d'analyser les principaux thèmes abordés par les revendications féministes actuelles, certains peuvent être mentionnés: le harcèlement sexuel, les violences conjugales, la discrimination en milieu de travail, la grossophobie[1], l'intersectionnalité. D'autres sujets, moins médiatisés, comme la critique d'une injonction à l'épilation, la valorisation du plaisir féminin, la redéfinition du «genre», l'émergence du concept de «charge mentale» ou les débats autour de la contraception, seront abordés dans cette étude. David Bertrand situe le début de cette quatrième vague à 2011, et l'on pourrait mentionner un renouveau de ces revendications avec le mouvement international #MeToo, suite à l'affaire Weinstein en 2017.
Assignation à un rôle
À la suite de notre précédent article, nous avons constaté que la population enquêtée avait conscience des inégalités de genre au sein du foyer familial. S'attarder sur leurs comportements avec les femmes de leur âge peut permettre d'évaluer le passage de l'observation à l'action au quotidien. Le fait d'être conscients des inégalités de genre au sein de leur famille va-t-il de pair avec un changement du comportement dans leurs relations horizontales –avec des femmes du même âge qu'eux? Ce sont donc les comportements du quotidien –à savoir l'accès à la parole et le plaisir féminin– qui seront étudiés ici.
«Je peux faire des blagues pourries misogynes ou sexistes mais sans aucune mauvaise intention.»
Toutefois, il est à noter que si 79% des enquêtés se perçoivent comme «dominants» ou «privilégiés», 41% pensent subir une charge mentale liée à leur genre. On retrouve ici le constat que faisait Bourdieu dans La Domination masculine: «La virilité, entendue comme capacité reproductive, sexuelle et sociale, mais aussi comme aptitude au combat et à l'exercice de la violence (dans la vengeance notamment), est avant tout une charge.»
Nombre de motifs sont invoqués: qu'il s'agisse de la gestion du foyer, de la réussite scolaire ou encore de la pression sociale assignée aux hommes. L'un des enquêtés souligne: «On fait croire à l'homme que la virilité s'exprime à travers la force, la puissance et la domination de son sexe et nécessairement, c'est très difficile d'être complètement imperméable à ça.» Un autre liste ce qui est attendu de lui en tant qu'homme: «réussite sociale, performances sexuelles, attentes genrées (le fait que je doive faire jouir ma copine, pas éjaculer trop vite, que je doive être musclé, ne pas me faire marcher dessus mais être gentil à la fois...).»
La plupart des hommes interrogés ont donc conscience des charges qui pèsent sur eux et notamment de l'assignation à un rôle socialement défini pour eux (le fameux «sois un homme»). Ce constat va de pair avec une redéfinition plus profonde de la notion de «genre» dans notre société.
La prise de conscience de comportements misogynes...
À la question «Pensez-vous avoir déjà eu une attitude misogyne?», 68% des enquêtés ayant répondu à la question ont affirmé que «oui». Et 15% d'entre eux ont tenu à préciser qu'il s'agissait bien souvent d'une blague: «Je peux faire des blagues pourries misogynes ou sexistes mais sans aucune mauvaise intention.» L'humour sexiste est une tradition qui perdure[2] et qui complexifie l'identification de la misogynie: «Il est souvent dit des personnes qui dénoncent le sexisme des blagues qu'elles n'ont pas le “sens de l'humour” ou “pas de second degré”» et «la neutralité supposée de l'humour est invoquée pour occulter [son] pouvoir oppressif», selon le rapport sur le sexisme publié par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes en 2019[3].
«Je crains de toujours avoir plus tendance à couper la parole aux femmes qu'aux hommes, même si je me surveille beaucoup plus.»
Comme l'écrivait Bergson, le rire «peut cheminer à l'intérieur d'un cercle aussi vaste qu'on voudra; le cercle n'en est pas moins fermé. Notre rire est toujours le rire d'un groupe», à l'exclusion d'un autre groupe donc. L'un des enquêtés reconnaît qu'«encore aujourd'hui, il m'est beaucoup plus facile de me moquer, quelle que soit la raison, d'une femme que d'un homme».
Toujours est-il qu'il convient de noter qu'une majorité de la population enquêtée reconnaît avoir déjà eu une attitude misogyne et la plupart indique que ce sont les réactions de leur entourage, notamment de leurs amies qui leur en ont fait prendre conscience. N'oublions pas l'espoir formulé par Françoise Héritier: «La conscience, sinon la raison, est un puissant ressort pour faire bouger les choses.»
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… dans l'accès à la parole et la crédibilité accordée aux femmes
En dehors du cas spécifique des blagues, la domination masculine se traduit plus largement par un monopole de la parole. Qu'il s'agisse de «mansplaining»[4] ou de «manterrupting»[5], la population enquêtée semble très consciente de ce déséquilibre dans la prise de parole. Nombre d'eux se souviennent de moments où ils auraient été misogynes en coupant la parole à une femme de leur âge: «J'ai aujourd'hui encore tendance à couper la parole à ma conjointe lorsque l'on débat, elle me le fait remarquer et j'essaye de changer mon comportement»; «Je crains de toujours avoir plus tendance à couper la parole aux femmes qu'aux hommes, même si je me surveille beaucoup plus».
La dénonciation de ces interruptions est loin d'être nouvelle. Corinne Monnet écrivait déjà en 1998 que «selon l'opinion communément admise, ce sont les femmes qui parleraient plus que les hommes. Le stéréotype de la femme bavarde [...] n'a jamais pu être confirmé par une seule étude. Bien au contraire, de nombreuses recherches ont montré qu'en réalité, ce sont les hommes qui parlent le plus».
«Dans ma classe, j'ai souvent l'impression que les garçons sont plus “brillants” que les filles.»
Un autre problème se pose une fois la parole donnée aux femmes: celui de leur crédibilité. Corinne Monnet explique que «la conversation, loin d'être une activité anodine et spontanée, est traversée par des questions de pouvoir». L'un des enquêtés témoigne: «Je me suis rendu compte récemment par exemple, que je pense que j'accorde moins de crédibilité intellectuelle à ce que me dit une fille qu'à un garçon de mon âge (dans ma classe par exemple, j'ai souvent l'impression que les garçons sont plus “brillants” que les filles)».
Ce rapport de pouvoir au sein d'une conversation avait déjà été identifié par Bourdieu dans La Domination masculine. Parlant de la place des femmes au sein de débats sur les plateaux de télévision, il notait: «Lorsqu'elles participent à un débat public, elles doivent lutter, en permanence, pour accéder à la parole et pour retenir l'attention, et la minoration qu'elles subissent est d'autant plus implacable qu'elle ne s'inspire d'aucune malveillance explicite, et qu'elle s'exerce avec l'innocence parfaite de l'inconscience: on leur coupe la parole, on adresse, en toute bonne foi, à un homme la réponse à la question intelligente qu'elles viennent de poser (comme si, en tant que telle, elle ne pouvait, par définition, provenir d'une femme).»
Certaines des réponses témoignent d'un travail sur soi-même pour éviter de couper la parole à l'autre. Une tendance, timide certes, semble émerger des questionnaires: les hommes, victimes de «l'adhérence aveugle au monde» que mentionnait Françoise Héritier, ont recouvré la vue. Plus encore, ils paraissent prêts à devenir actifs. Reste à savoir si cette prise de conscience ne concerne que des revendications mises en avant depuis plus de vingt ans ou si elle s'actualise et prend en compte les revendications contemporaines.
La pénétration n'est plus une pratique incontournable
Il s'agit probablement d'un des sujets qui anime le plus ardemment les féministes de la quatrième génération, notamment via la création de multiples comptes sur les réseaux sociaux décomplexant ces questions intimes et pour la plupart, taboues. Si le mythe d'une appétence moindre des femmes dans le domaine du désir sexuel a longtemps perduré, nombre de féministes revendiquent aujourd'hui une seconde[6] libération sexuelle.
Beaucoup d'entre elles appellent à un allègement de la charge mentale liée à la sexualité. Si la contraception en fait partie, la norme du glabre[7] [ou norme de l'épilation] aussi[8]. Au sein de la population enquêtée, 21% des hommes interrogés reconnaissent que l'épilation de leur partenaire change leurs pratiques sexuelles. Parmi eux, plusieurs précisent que cela les gêne «de moins en moins» et parmi les 79% pour qui l'épilation ne change rien, certains constatent une évolution: «Non, j'y suis indifférent. Mais au début je préférais l'épilation, j'ai fait l'effort délibéré de considérer que ça n'était pas mon problème, comme ça n'est pas mon corps.» L'injonction à l'épilation semble donc perdre du terrain, du moins lors des rapports intimes.
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Outre cette charge mentale, les revendications tournent autour de la prise en compte du plaisir féminin en tant que tel. Les études universitaires sur le sujet sont encore trop peu nombreuses et certaines idées reçues restent tenaces, notamment autour de l'orgasme féminin.
La méconnaissance du clitoris[9] a longtemps perduré et a accompagné la croyance en un «mythique orgasme vaginal»[10] qui, aujourd'hui encore, a la peau dure. Ainsi, 20% des enquêtés font encore cette distinction erronée entre orgasme clitoridien et orgasme vaginal. Cependant, à la question «Que savez-vous de l'orgasme féminin?», un cinquième des enquêtés a tenu à souligner que l'orgasme féminin n'était que clitoridien mais pouvait être provoqué par une stimulation interne ou externe, preuve que, doucement mais sûrement, les informations sur le plaisir féminin circulent.
91% des enquêtés considèrent avoir un rôle à jouer dans ces revendications féministes.
Les revendications féministes d'une plus grande prise en compte du plaisir féminin s'accompagnent souvent d'une redéfinition du rapport sexuel hétérosexuel[11]: la pénétration comme passage obligé est décriée et l'orgasme masculin ne devrait pas signer la fin systématique du rapport. Il est toutefois à noter qu'une majorité (81%) des personnes interrogées ont régulièrement des rapports sexuels sans pénétration, ce qui semble aller de pair avec une mouvance autour de la redéfinition du rapport sexuel puisque la pénétration n'est plus perçue comme une pratique incontournable[12].
La connaissance de la population enquêtée sur le sujet est de toute évidence très disparate, seuls quelques-uns ayant une connaissance précise du plaisir féminin –tout du moins en théorie–, évitant les écueils trop souvent entendus[13]. Il reste malgré tout que ces revendications semblent autant travailler la population masculine de 20 à 25 ans que celle féminine. Si l'égalité est encore loin d'être atteinte, la prise de conscience d'un nécessaire changement de mentalités et de comportements semble doucement faire son chemin. Et de fait, 91% des enquêtés considèrent avoir un rôle à jouer dans ces revendications féministes, parlant d'eux-mêmes d'un rôle «d'allié» à tenir.
1 — La grossophobie –ou fat shaming– renvoie de manière plus large à une remise en question des critères de beauté filiformes de notre société. Retourner à l'article
2 — Analysant l'humour sexiste souvent à l'œuvre dans Le Canard enchaîné, Marlène Coulomb-Gully replace cet «esprit Canard» dans une tradition littéraire bien ancrée: «De Xénophon, Aristophane et Juvénal, au théâtre de boulevard contemporain, en passant par les “contre-textes” misogynes des troubadours et les détournements romantiques, la satire des femmes est un des grands topoï littéraires, peut-être simplement en raison des attendus normatifs d'une énonciation comique émise d'un point de vue masculin dominant où les femmes sont objets plus que sujet du rire.» Retourner à l'article
3 — Pour une plus ample analyse des liens entre l'humour et le sexisme, se référer au Rapport sur l'état des lieux du sexisme en France du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) de 2018, à partir de la page 83. Cette étude indique que 71% des chroniques de matinales radios et 83% des vidéos humoristiques YouTube mobilisent des ressorts sexistes. L'étude tire quatre enseignements sur les liens entre humour et sexisme: 1. que la plupart des blagues sont sexistes; 2. qu'on rit des femmes sans elles; 3. que l'humour renforce des rôles de sexe, «nous, les mecs», jouant sur des ressorts de virilité; 4. Que cet humour sexiste met souvent en avant des corps sexualisés et/ou discrédite les femmes. Il s'agit donc d'un phénomène de société et ces mécanismes de domination sont reproduits au sein des cercles privés. Retourner à l'article
4 — Mansplaining: terme issu de l'ouvrage de Rebecca Solnit, Men Explain things to me, 2008. À l'origine, le terme désigne une tendance paternaliste et mal placée de la part d'un homme à l'encontre d'une femme qui pourtant en sait plus que lui, à lui expliquer un sujet concernant particulièrement le vécu genré de cette dernière (comme le ressenti face à la sexualité, à la contraception etc.). Le sens du terme s'est élargi et désigne aujourd'hui tout comportement visant à expliquer quelque chose à une femme qui en sait davantage. Retourner à l'article
5 — Manterrupting: terme popularisé en 2015 par Jessica Bennet, journaliste, qui dans un article du Times définit le terme ainsi: «Manterrupting: Unnecessary interruption of a woman by a man» (interruption non nécessaire d'une femme par un homme). Retourner à l'article
6 — En référence à la révolution et libération sexuelle post-1968. Retourner à l'article
7 — La tribune de Miléna Younès-Linhart publiée dans Libération en 2019 et sous-titrée «Les injonctions à la dépilation sont un des plus puissants outils de contrôle du corps des femmes» donne une (petite) idée de la façon dont cette injonction s'exprime. Toutefois, son analyse du «renversement des rapports de pouvoir» me semble encore être assez minoritaire. Retourner à l'article
8 — La charge mentale que représente l'épilation chez les femmes et leur rapport à leur pilosité est étudié statistiquement par le collectif Liberté, Pilosité, Sororité (2019). Retourner à l'article
9 — Pour une histoire du clitoris, se référer à Politique du clitoris, Delphine Gardey, 2017. Retourner à l'article
10 — Cette distinction entre l'orgasme vaginal et l'orgasme clitoridien vient des analyses de Sigmund Freud. «Freud soutenait que l'orgasme clitoridien était infantile et que, après la puberté, dans les rapports hétérosexuels, le centre de l'orgasme s'était transféré au vagin.» Une femme ne parvenant pas à atteindre l'orgasme vaginal était alors qualifiée de frigide. En réalité, l'orgasme est toujours clitoridien est peut être provoqué par une stimulation externe ou interne du clitoris. La seule autre origine que peut avoir l'orgasme est psychique, par stimulation mentale. Anne Koedt souligne: «Il faut bien préciser que Freud ne fonda point sa théorie sur une étude de l'anatomie féminine, mais sur sa propre conception de la femme comme appendice et inférieure de l'homme, et du rôle social et psychologique qui en découle» (Koedt, 2010). Retourner à l'article
11 — Dans ce même article, Anne Koedt indique que les «préliminaires» est une notion créée pour les besoins mâles, mais tourne au désavantage de pas mal de femmes car, lorsque sa partenaire est «chauffée», l'homme passe à la stimulation vaginale et la laisse à la fois excitée et insatisfaite. Pour elle, si certaines femmes disent avoir eu un orgasme vaginal c'est par confusion ou par tromperie. Retourner à l'article
12 — Sur le sujet, se reporter à l'article de Maïa Mazaurette du 12 mai 2019 dans Le Monde. Faisant référence au livre Au-delà de la pénétration de Martin Page (2019), elle sous-titre «Sans vouloir la bannir de nos pratiques, de plus en plus d'auteurs invitent à imaginer un “au-delà” et à s'intéresser à “tout le reste”». Elle écrit que «du côté du plaisir féminin hétérosexuel, toutes les études mettent en lumière le caractère relativement inefficace de cette pratique [...] 50% des femmes aimeraient donner plus de place aux autres formes de sensualité, comme les caresses (Ifop, 2019)». Pour des données chiffrées, se référer à une autre des chroniques de Maïa Mazaurette, datée de 2017. Retourner à l'article
13 — La réponse de l'enquêté n°20 est à ce titre exemplaire. À la question «Que savez-vous de l'orgasme féminin?», il répond: «L'orgasme féminin est dû au clitoris, qui est lié à une partie importante de l'organe sexuel féminin. Si on est habitué à la partie externe du clitoris, qui se trouve en haut de la vulve, j'ai appris assez vite qu'il se déploie en interne, autour des lèvres que dans le haut des parois de l'utérus. L'orgasme féminin n'est pas différent de l'orgasme masculin : il s'agit de stimuler les parties sensibles à un bon rythme pour procurer du plaisir. C'est facilité par un contexte érotique (rapport sexuel, pensées érotiques etc...). Si certaines zones sont plus sensibles que d'autres selon les femmes, c'est une question d'habitude de masturbation ou des rapports sexuels passés, comme pour le pénis masculin. L'orgasme féminin n'est pas plus difficile à atteindre que l'orgasme masculin ou plus long. Néanmoins, il “dure” un peu plus longtemps et ne cause pas forcément de secrétions. Il y a moins de chances d'avoir une déprime post-orgasme que chez les hommes. (La plupart de mon éducation à ce sujet est simplement dû aux échanges avec mes partenaires comme mes propres recherches sur des sites type Mademoizelle).» Retourner à l'article