Quel soulagement lorsque notre nez se décongestionne et que l'on respire à nouveau après l'utilisation d'un spray nasal! Mais même s'il est efficace, ce produit ne doit pas être utilisé de manière excessive, au risque sinon pour la personne qui en abuse de devenir accro et de souffrir d'effets secondaires.
En cas de rhume, le spray nasal permet de réduire le gonflement de nos membranes muqueuses. «Le cornet nasal a des vaisseaux bien approvisionnés en sang. Les sprays nasaux agissent sur eux», explique le professeur allemand Thomas Deitmer. «Les vaisseaux se resserrent, le gonflement du cornet nasal diminue. Cela libère de l'espace pour que de l'air circule dans le nez.»
La sensation d'un nez libéré étant agréable, nos membranes muqueuses peuvent s'habituer à recevoir une dose quotidienne du produit. Un cercle vicieux peut alors se former: plus nous utilisons ces sprays, plus rapidement l'effet désiré diminue, et notre nez demande une nouvelle dose. Après un certain temps, le spray n'aidant plus, il est possible de souffrir d'un problème chronique de congestion nasale à la suite duquel les membranes muqueuses sont difficiles à humidifier.
Les dangers du spray nasal
Selon le scientifique allemand Heino Stöver, la limite entre l'habitude et la dépendance est floue. «Les sprays nasaux ont un effet plaisant et libèrent notre esprit, ce à quoi nous pouvons nous habituer», dit-il. Le chercheur sait de quoi il parle, puisqu'il a lui-même utilisé les sprays nasaux de façon excessive dans sa jeunesse, plusieurs fois quotidiennement pendant deux ans. Si à l'époque, les dangers potentiels des sprays nasaux étaient peu connus, il est aujourd'hui conseillé de ne pas les utiliser pendant plus de deux semaines consécutives.
La substance en elle-même ne crée pas une addiction, indique Heino Stöver. «Ces médicaments n'ont pas d'effet psychoactif, comme la cocaïne, le cannabis ou même l'alcool. Au contraire, ils perdent leur effet», explique Thomas Deitmer. «Cela veut dire que les gens finissent par vaporiser leur nez non plus trois fois par jour, mais peut-être huit fois.»
Les effets du spray nasal se réduisent jusqu'à disparaître et laissent place à des membranes muqueuses asséchées qui ne remplissent plus leur rôle protecteur. En effet, pour repousser les germes, les muqueuses nasales doivent être hydratées. Sans cela, des croûtes se forment dans le nez, qui peut s'infecter. Dans certains cas, cela peut mener à une rhinite atrophique à la suite de laquelle le nez émet une mauvaise odeur. Ici, le spray nasal en est la cause, et non le remède.
Pour réussir à se sevrer, Heino Stöver propose de diminuer progressivement sa consommation de spray. Il conseille de garder une trace écrite des moments où on en inhale. Les sprays contenant du sel de mer peuvent également être une bonne alternative. Néanmoins, si la sécheresse de vos muqueuses nasales vous handicape, consultez un·e spécialiste.