Depuis le début de la pandémie, la vie de certains enfants a été particulièrement ébranlée. En ces temps difficiles, des parents peuvent voir leurs enfants régresser et perdre des compétences qu'ils avaient pourtant acquises en grandissant.
D'après Kenya Hameed, neuropsychologue clinicienne pour le Child Mind Institute à New York, «il est logique que les parents assistent à ce genre de régressions en ce moment. Ces dernières répondent à des facteurs de stress ou à des changements importants, et il y a beaucoup d'incertitudes actuellement».
Une routine perturbée
Elle explique que les enfants sont généralement extrêmement résilients; toutefois, lorsque leur routine ne cesse de changer, comme c'est le cas avec la crise du Covid-19, il peut leur être difficile de gérer la situation. C'est souvent parce qu'ils sont anxieux et cherchent du réconfort que les enfants traversent des périodes de régression. Par exemple, certains ont passé beaucoup de temps avec leurs parents pendant le confinement, et peuvent dorénavant être angoissés à l'idée d'être séparés de ces derniers, même le temps d'une journée à l'école.
Les plus jeunes, lorsqu'ils régressent, peuvent recommencer à se réveiller la nuit, à sucer leur pouce, à piquer des crises ou à faire pipi au lit. Ce type de comportement n'est d'ailleurs pas réservé aux plus petits. Les enfants plus âgés peuvent également régresser et reproduire des comportements que leurs parents n'avaient plus vus depuis longtemps.
Julie Ross, directrice de Parenting Horizons, indique qu'«un enfant de 13 ou 14 ans peut par exemple vouloir rejoindre le lit de ses parents tous les soirs. Il revient alors à un temps où il se sentait en sécurité dans un cocon entre ses parents».
Pour un bon développement de l'enfant
Selon Kenya Hameed, lorsqu'un enfant montre des signes de régression, il est nécessaire de se demander si l'impact que cela a sur lui est important. Si cet épisode régressif ne réduit pas ses capacités, mieux vaut ne pas s'alarmer outre mesure.
Au contraire, si l'épisode perdure dans le temps et entrave le bon développement de l'enfant, il faudrait en parler à un·e spécialiste. Par exemple, si votre jeune enfant n'est plus capable de manger seul, demandez de l'aide à un·e pédiatre ou au personnel de son école. Ces personnes pourront vous guider et vous aider à déterminer si la régression observée est la conséquence d'un problème médical sous-jacent qu'il faudrait soigner.