Un nouveau cas de Covid-19 aux États-Unis soulève des questions au sein de la communauté scientifique. Âgé de 25 ans, un patient originaire du Nevada a attrapé le Covid-19 pour la deuxième fois. Sans problème de santé particulier ou de défaillance immunitaire qui ferait de lui un individu vulnérable au virus, le jeune homme a été bien plus gravement touché lors de sa deuxième infection. Il est aujourd'hui rétabli.
Le 25 mars 2020, le patient présentait les premiers symptômes du virus. Il souffrait notamment d'un mal de gorge, de toux, d'un mal de tête, de nausées et de diarrhée. Quelques semaines plus tard, le 18 avril, il a finalement été testé positif au virus pour la première fois. Ses symptômes ont disparu le 27 avril. Le mois suivant, le jeune homme, testé deux fois, a reçu des résultats négatifs.
Malheureusement, dès le 28 mai, il souffrait de nouveaux symptômes. Cette fois-ci, il a eu de la fièvre, de la toux, mal à la tête, des vertiges, des nausées et de la diarrhée. Le 5 juin, il était testé positif pour la deuxième fois. Il souffrait alors d'hypoxie (faible taux d'oxygène dans le sang) et était particulièrement essoufflé.
Une seconde infection n'est pas nécessairement moins grave
Bien que le nombre de cas de réinfection reste faible à travers le monde, les scientifiques affirment que cet Américain a été infecté deux fois par le virus. En effet, les codes génétiques prélevés lors de chaque poussée du virus diffèrent et ne pourraient donc pas avoir été causés par la même infection.
D'après le Dr Mark Pandori, professeur à l'Université du Nevada, «nos découvertes indiquent qu'une infection antérieure ne protège pas nécessairement contre une prochaine infection». Si les cas de réinfection semblent encore rares à ce jour, le docteur rappelle qu'il est capital de continuer à pratiquer la distanciation physique, à porter des masques et à se laver les mains régulièrement, même si l'on a déjà été contaminé·e.
Jusqu'ici, les scientifiques pensaient qu'une seconde infection au Covid-19 serait moins grave que la première, le corps ayant déjà appris à lutter contre le virus. Actuellement, les causes permettant d'expliquer pourquoi le patient névadain a été davantage touché la deuxième fois restent inconnues. Une explication serait qu'il a été cette fois-ci exposé à une dose du virus plus importante. Une autre hypothèse consiste à dire que la première réponse immunitaire aurait aggravé la seconde infection. Cela a déjà été le cas pour des maladies comme la dengue, où les anticorps produits une première fois contre le virus avaient finalement posé problème lors d'une deuxième infection.
Selon le professeur Paul Hunter, qui travaille à l'Université d'East Anglia, «il est encore trop tôt pour dire avec certitude quelles sont les implications de nos découvertes pour les programmes de vaccination. Néanmoins, nos recherches rappellent que nous en savons encore trop peu quant à la réponse immunitaire face à cette infection.»