Depuis la fin du mois de septembre, la chaîne Twitch de Joe Biden – VoteJoe – bat son plein. L’occasion pour le candidat à l’élection présidentielle américaine de faire suivre sa campagne et ses discours dans les différents états, entre deux musiques relaxantes diffusées sur le canal. Mais le démocrate et son équipe souhaitent s’éviter des débats gênants, selon Vice News. Le site américain explique qu’avant le débat entre Mike Pence et Kamala Harris, plusieurs comptes ont été bannis pour avoir abordé certains sujets qui fâchent.
L’un d’eux est «elitepeanutbag», qui a écrit dans le chat du stream Twitch: «Quel est le crime de guerre préféré de tout le monde à l’ère d’Obama? Le mien, c’est lorsque nous avons ravitaillé les bombardiers saoudiens qui bombardaient le Yémen». Un modérateur de la chaîne a banni «elitepeanutbag» et d’autres comptes qui ont discuté avec lui et a supprimé leurs commentaires.
Agir de cette façon sur Twitch (ou ailleurs sur Internet) n’est pas surprenant. Mais pour «elitepeanutbag», «il est important de soulever les questions de notre implication militaire au [Moyen-Orient] parce que l'impérialisme américain est une question que les deux parties ne parviennent pas à réduire ou à résoudre».
Certaines pratiques de modérations de la chaîne de Joe Biden interroge d’autant plus. Comme beaucoup d’autres chaînes Twitch, elle dispose d’un modérateur automatisé qui empêche les utilisateurs de publier certains mots. Ainsi, sur la chaîne de Biden, on ne pouvait pas taper le mot «frack» (fracture hydraulique en anglais, ndlr). De quoi interroger Vice News sur la raison de cette interdiction. Est-ce en raison des déclarations du candidat démocrate, qui a indiqué qu’il ne bannirait pas la fracture hydraulique? Cette méthode sert à récupérer le gaz de schiste et est très critiquée par certains ténors démocrates comme Bernie Sanders ou Alexandria Ocasio-Cortez pour ses effets environnementaux désastreux.
Après que Vice ait contacté l’équipe de campagne de Joe Biden pour poser des questions sur l’interdiction du mot «frack» et sur les mentions de crimes de guerre, «frack» a été retiré de la liste des mots interdits. Mais l’équipe de Joe Biden a refusé de commenter outre-mesure.