Le décès de Ruth Bader Ginsburg a été une déflagration politique. L'ex-juge doit désormais être remplacée à la Cour suprême par une nouvelle personne élue à vie à la plus haute instance juridique des États-Unis. À quelques semaines des élections, Donald Trump a donc hâté sa décision et choisi Amy Coney Barrett.
Ce choix provoque la colère des démocrates, car il remplace une icône du progressisme par une femme réputée très conservatrice, catholique fervente, opposée au droit à l'avortement et au mariage homosexuel.
Mais avant cela, Barrett doit passer par plusieurs étapes afin que le parlement puisse confirmer sa nomination et l'introniser officiellement en tant que neuvième juge de la Cour suprême.
La première étape est l'investigation pré-audition. Le comité judiciaire du sénat doit étudier le choix du président en se renseignant sur son passé et en demandant son avis à l'American Bar Association, le barreau des avocats des États-Unis.
Aucune surprise ne devrait survenir lors de cette enquête puisque le comité judiciaire est présidé par Lindsey Graham. Le sénateur de Caroline du Sud est un soutient dévoué de Donald Trump et devrait faire tout son possible pour accélérer cette étape au maximum.
Majorité républicaine
C'est ensuite au Sénat d'auditionner la candidate. Cette étape est publique. Toutes les auditions sont télévisée et c'est l'opportunité pour l'opposition de mettre à mal la candidate du camp adverse.
C'est lors de ces auditions que Brett Kavanaugh avait par exemple été confronté au docteur Christine Blasey Ford, qui l'accuse de l'avoir agressé sexuellement lors de leurs années universitaire.
À la fin de ces auditions, le comité judiciaire vote pour savoir si oui ou non le choix présidentiel sera présenté au Sénat pour un vote de l'ensemble des parlementaires. Là encore, cette étape ne devrait poser aucun problème puisque le comité est acquis aux Républicains.
Après cela, le Sénat tiendra son vote définitif pour savoir si oui ou non Amy Coney Barrett obtiendra un siège à la Cour suprême. Pour l'instant, si les modérés de leurs rangs ne leur mettent pas de bâtons dans les roues, les Républicains, majoritaires, devraient valider la candidature.
Mais cela pourrait changer le 2 janvier 2021, lors des élections législatives. Ils disposent donc d'une centaine de jour pour tenter de faire passer le vote, un délais qui devrait être largement suffisant.
Pour Donald Trump, l'enjeu est que sa juge soit confirmée à temps pour pouvoir arbitrer les éventuels problèmes soulevés par l'élection du 3 novembre prochain. Il répète en effet à qui veut l'entendre que les démocrates essayeront de truquer les présidentielles.