Alors que les beaux jours laissent progressivement place aux basses températures, l'envie de se réunir en extérieur diminue. Face à la pandémie actuelle, il est toutefois prescrit aux frileux et frileuses de se retrouver à plusieurs dans des endroits clos. Les options de lieux de rencontre se restreignent donc.
Plusieurs expert·es ont montré que le virus se propage particulièrement en cas de contact entre deux individus. En intérieur, les risques de contamination augmentent de manière exponentielle. Pour Lisa Miller, professeure en épidémiologie à l'Université du Colorado, l'arrivée de l'automne et des basses températures nous oblige à réfléchir à de nouvelles façons créatives de maintenir nos échanges sociaux, tout en conservant scrupuleusement les distances sociales et en continuant de porter un masque.
Kaz Nelson, maîtresse de conférence en psychiatrie à l'Université du Minnesota, redoute un retour aux anciennes habitudes hivernales et rappelle l'urgence de trouver des solutions qui nous permettront de voir du monde tout en restant en sécurité.
Braver le froid et le Covid-19
Selon David Aronoff, directeur de la division des maladies infectieuses à l'Université Vanderbilt, dans le Tennessee, les sentiments de solitude et de dépression que l'hiver insuffle souvent pourraient être décuplés cette années en raison des restrictions sociales et du stress liés au virus. Il rappelle alors une solution qui avait été adoptée par beaucoup au début de la pandémie: les apéros et rassemblements virtuels. Bien que leur fréquence ait drastiquement chuté cet été, David Aronoff préconise d'utiliser de nouveau cette option. De plus, il prédit une recrudescence du nombre d'artistes qui, grâce aux réseaux sociaux, offriront des performances en direct.
Lisa Miller, quant à elle, s'intéresse à la possibilité pour les gourmand·es de continuer à aller au restaurant. En effet, si manger dans un espace clos attablé·e à côté d'inconnu·es n'est pas prudent, il faudra peut-être se résoudre à déjeuner et dîner en plein air. Selon la professeure en épidémiologie, les personnes développeront probablement une nouvelle résistance au froid.
Concernant les activités culturelles (cinéma, festivals et concerts), Kaz Nelson prédit une hausse du nombre d'événements en drive-in. Si cela n'est pas encore très développé en France, le froid associé au Covid pourrait peut-être mettre cette pratique américaine au goût du jour.
Enfin, la bulle sociale est une solution que certain·es ont adopté dans le but de continuer à se réunir physiquement avec leurs proches, tout en limitant les risques de propagation du virus. Une bulle sociale regroupe des individus d'un même foyer ou des ami·es qui renoncent à toute interaction sociale en dehors de ce cercle restreint. Ainsi, la bulle comporterait un faible risque de transmission. Si Kaz Nelson présume que cette option pourrait séduire, elle souligne néanmoins qu'elle ne convient qu'aux personnes qui se trouvent dans la possibilité de ne jamais croiser d'autres individus.