Le calvaire que vivent les personnes allergiques aux arachides face à l'angoisse d'en avaler par mégarde pourrait bientôt toucher à sa fin. C'est en tout cas l'espoir que donne une récente étude publiée par The Lancet Child & Adolescent Health, qui aurait trouvé un moyen de réduire les symptômes liés à une réaction allergique.
En Europe, cette allergie est la plus courante: 17 millions de personnes en souffriraient, un nombre qui ne cesse de grimper. En seulement cinq ans, entre 2005 et 2015, le chiffre a doublé. Pourtant, à ce jour, la cause de ce mal reste méconnue.
Les réactions allergiques aux cacahuètes se manifestent lorsque le corps identifie, à tort, ce petit fruit comme étant une substance nocive. Une fois qu'elles sont ingérées, le système immunitaire réagit de façon excessive et libère certaines substances chimiques, dont de l'histamine, dans le but de contrer et neutraliser le nouvel intrus.
En fonction des patient·es, les réactions allergiques sont diverses. Alors que certains cas sont légers, d'autres sont extrêmement sévères. De plus, tandis que certaines réactions sont quasi immédiates, il faut parfois attendre quelques heures après l'ingestion pour qu'une réaction se produise.
Lors de cas extrêmes, certaines personnes développent une réaction anaphylactique qui peut mener au développement de troubles respiratoires et de déglutition, à une inflammation des lèvres ou de la langue, et même parfois à une perte de conscience. En l'absence de traitement médical immédiat, un choc anaphylactique peut se conclure par un décès.
De nouveaux résultats prometteurs pour diminuer les symptômes
C'est grâce à la participation de 175 personnes mineures, âgées de 4 à 17 ans et allergiques aux arachides qu'une nouvelle étude conduite dans des hôpitaux européens aurait trouvé un nouveau traitement pour diminuer les réactions allergiques. Alors qu'une partie du groupe devait ingérer quotidiennement un placebo, les autres participant·es avalaient une quantité croissante de protéines d'arachides allergènes, sur une durée de neuf mois.
Les résultats de l'étude ont finalement montré qu'environ 58% des volontaires ayant reçu des protéines d'arachides pouvaient, une fois l'expérience terminée, tolérer au moins trois ou quatre cacahuètes. Au contraire, seul·es 2% des participant·es n'ayant absorbé que les placebos finissaient par tolérer cette quantité.
L'équipe de recherche ayant conduit l'expérience mettent tout de même les optimistes en garde: si les résultats suggèrent que les réactions allergiques peuvent être réduites lorsqu'une personne avale accidentellement des cacahuètes, leur découverte ne permet cependant pas encore à ces personnes de consommer une cuillère entière de beurre de cacahuètes.