Faut-il protéger les koalas à tout prix, parfois aux dépens des propriétaires ruraux? Telle est la question qui agite le débat politique de la Nouvelle-Galles du Sud, l'État le plus peuplé d'Australie.
Ce conflit, que le Sydney Morning Herald qualifie de «guerre des koalas», concerne la politique de planification environnementale du gouvernement (SEPP), entrée en vigueur en décembre dernier et qui vise à mieux protéger l'habitat des koalas. Sur ce programme, les deux partis de la coalition gouvernementale, le Parti national et le Parti libéral d'Australie, se déchirent.
Le vice-premier ministre de l'État et membre du Parti national, John Barilaro, a déclaré que son parti ne soutiendrait plus cette législation qui limite, selon lui, de façon injuste la manière dont les propriétaires ruraux utilisent leur terre -le SEPP restreint en effet les constructions dans les zones de vie des marsupiaux.
Tout en affirmant ne pas être «anti-koalas», Barilaro a déclaré que son parti allait présenter un projet de loi pour abroger cette politique de conservation, rapporte Reuters.
De son côté, Gladys Berejiklian, la première ministre de l'État et cheffe des libéraux, a répliqué en leur posant un ultimatum, qui peut se résumer par la célèbre phrase: «soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous». Autrement dit, si vous n'êtes pas content·es, quitter la coalition.
Sous la menace, John Barilaro a renoncé à partir et a accepté de relancer les discussions sur le programme le 6 octobre prochain. La «guerre des koalas» n'est pas prête de se terminer.
Disparition en 2050
Ce programme de protection intervient à un moment crucial, où l'espèce semble plus que jamais menacée. Selon un rapport de plusieurs organisations, le marsupial pourrait totalement disparaître de la région de Nouvelle-Galles-du-Sud, une de ses principales zones d'habitat, d'ici 2050.
La déforestation croissante due à l'activité humaine, aggravée par le réchauffement climatique qui provoque sécheresses et incendies, est la première cause de la disparition des koalas, selon l'enquête.
L'année 2019 avait notamment été une année terrible pour les marsupiaux. Les immenses feux de brousse, dont les images avaient fait le tour du monde, ont décimé 30% de leur population, rien que dans cet État du sud-est de l'Australie.