Le prix d'un test de grossesse se situe autour d'une petite dizaine d'euros, et varie selon les modèles, et la rapidité du résultat attendu. Le petit bâtonnet, censé détecter le taux d'hormone chorionique gonadotrope humaine contenue dans l'urine, et indiquer si la personne qui l'utilise est enceinte ou non, est disponible dans n'importe quelle pharmacie. À l'intérieur de ce bout de plastique qui ne paye pas de mine, on peut pourtant trouver un système presque aussi puissant que celui qui composait le premier ordinateur personnel produit par IBM au début des années 1980.
Depuis que nous sommes passé·es aux modèles numériques, les tests les plus récents peuvent contenir un processeur, de la mémoire vive, une petite pile bouton, et un minuscule écran LCD, sur lequel s'affiche en toutes lettres le résultat, positif ou négatif.
Une vitesse de calcul comparable à celle d'un PC
Le microcontrôleur intégré dans certains modèles s'avère étonnamment sophistiqué. Comme le remarque Foone, un internaute sur Twitter, qui a démonté pièce par pièce un test de grossesse pour en étudier les composants, «on pourrait penser que [ce microcontrôleur] est très limité parce qu'il ne dispose que de 64 octets de RAM, mais il utilise en réalité une architecture en pipeline, afin de fonctionner avec une instruction par cycle, ce qui lui donne d'assez bonnes performances, pour un processeur de 4 mégahertz».
So, with it open, we've got a single PCB here.
— foone (@Foone) September 4, 2020
There's some kind of pill-looking thing to the left, a little LCD screen, and a I can see a battery on the other side. pic.twitter.com/WsuPI3pVsb
Le fameux modèle 5150, premier PC produit par IBM qui a inauguré les débuts de la démocratisation de l'informatique, fonctionnait quant à lui avec un microprocesseur cadencé à 4,77 mégahertz, et disposait d'une mémoire vive de 16 kilooctets. D'après Foone, les calculs opérés par les tests de grossesse actuels sont probablement plus rapides que ceux qu'effectuait le premier PC commercialisé par IBM.
La modernisation de l'objet a cependant ses limites: les tests fonctionnent toujours à partir d'une petite bande de papier utilisée pour mesurer la réaction chimique créée lorsque l'on urine dessus. L'humidité vient alors activer la pile contenue dans le bâtonnet en plastique, ce qui permet d'allumer l'appareil.
and why does it do that? so it can detect the lines on the paper!
— foone (@Foone) September 4, 2020
In other words, the whole point of the digital part, the battery, IC, LEDs, and photodiodes... is to read the lines and tell you "PREGNANT" and "NOT PREGNANT" instead of "||" or "|+" pic.twitter.com/uTlKUTkiCY
«L'appareil utilise alors trois LED et deux photo-capteurs pour lire les lignes de la bande de papier, qui donnent généralement le résultat du test de grossesse. Le processeur, la mémoire vive, la batterie et l'écran LCD existent seulement pour lire une bande de papier et améliorer la clarté d'un test en affichant “enceinte” ou “pas enceinte” sur l'écran, au lieu des lignes habituelles qui peuvent être difficiles à lire», explique le média The Verge.