Ces dernières années, le terme «vanille» est devenu un qualificatif employé de manière souvent dépréciative, pour désigner quelque chose ou quelqu'un d'ennuyeux. Comment cet arôme venu originellement du Mexique en est-il arrivé là? Par l'entremise du colonialisme, répond Joseph Lamour, journaliste pour Mic.
Rapidement, durant la seconde moitié du même siècle, la vanille fut travaillée et des scientifiques ont réussi à en extraire l'arôme, la vanilline, pour la développer dans la cuisine occidentale, principalement en France. C'est à partir de là que le destin de cette pauvre épice bascula.
Un usage popularisé par l'argot
Dans les années 1950, la vanille était si développée et popularisée dans nos cuisines qu'elle en est devenue un parfum classique, voire banal. «Cela fait allusion principalement à la glace à la vanille qui est considérée comme le parfum le plus basique», explique John Kelly, chercheur au sein de Dictionnary.com. C'est de ce constat qu'est née l'habitude de désigner les gens ennuyeux par le terme «vanille». Plus tard, le même mot fut utilisé de cette façon dans le monde de l'informatique pour décrire des programmes informatiques inintéressants, explique John Kelly.
Le parfum devient si cruellement classique que, dans la communauté gay des années 1970, il est synonyme d'une «sexualité conventionnelle». Il désigne toute activité sexuelle ne relevant pas du sado-masochisme ou de l'éventail queer, alors en plein essort dans le milieu à l'époque. On note que le mot était déjà utilisé depuis les années 1940 aux États-Unis par les Afro-Américain·es pour désigner les personnes blanches.
Petit à petit, grâce aux échanges inter-communautaires, le qualificatf «vanille» s'est popularisé et son usage s'est élargi à toutes les personnes jeunes. L'épice reste quant à elle un parfum de prédilection dans la pâtisserie et la gastronomie, malgré sa réputation parfois peu flatteuse.