Combien de fois vous êtes-vous retrouvé·e perdu·e dans un fantasme, imaginant à quel point votre vie serait merveilleuse si vous vous entraîniez pour un marathon, appreniez une nouvelle langue, fondiez votre propre start-up ou écriviez un roman? Il est naturel de rêver aux choses que l'on veut, mais le simple fait de visualiser un avenir meilleur ne le rendra pas plus probable.
Au contraire, les recherches psychologiques montrent que nous devrions commencer à faire des plans pragmatiques pour atteindre nos objectifs. Cela signifie qu'il faut comparer nos rêves avec la réalité actuelle, identifier les obstacles et trouver le meilleur moyen de les surmonter, relate la BBC.
Prise de conscience
Les psychologues appellent ce processus «contraste mental». Leurs recherches montrent que la plupart des gens ne parviennent pas à appliquer efficacement cette stratégie dans leur vie quotidienne, ce qui signifie que nos bonnes intentions restent des vœux pieux et que nous n'atteignons jamais nos rêves. Apprendre à contraster mentalement de manière efficace peut améliorer notre capacité à résoudre les problèmes, notre motivation et notre maîtrise de soi.
Gabriele Oettingen, professeure de psychologie à l'université de New York, a été la pionnière d'une grande partie des recherches dans ce domaine, qu'elle appelle théorie de la réalisation du fantasme. La pensée positive peut être étonnamment contre-productive. En étudiant les régimes alimentaires, par exemple, elle a découvert que plus les individus fantasmaient sur leur perte de poids et moins ils étaient susceptibles d'y parvenir.
Les participant·es confondaient inconsciemment leurs rêves avec la réalité. Les émotions chaleureuses procurées par leurs fantasmes les amenaient à avoir l'impression d'avoir déjà atteint leurs objectif.
Mise en œuvre
Or le contraste mental est efficace lorsqu'il est associé à des intentions de mise en œuvre. Une fois que vous avez identifié les obstacles qui vous empêcheront d'atteindre votre but, vous devez prévoir des moyens concrets pour surmonter le défi.
Dans une étude publiée au début de l'année, la psychologue sociale Elizabeth Mutter, de l'université de New York, a constaté que les personnes les plus dépendantes au tabac étaient les plus susceptibles de tirer profit de l'application d'un contraste mental couplé à des intentions de mise en œuvre. Cette découverte rejoint les recherches de Katja Friederichs, une psychologue qui étudie les contrastes mentaux à l'université de Trèves en Allemagne, qui montrent que le contraste mental apporte les plus grands avantages aux personnes dont l'autorégulation est généralement faible.
Selon Elizabeth Mutter, la simplicité de la technique devrait en faire un complément particulièrement utile aux programmes de santé publique. «Vous pouvez apprendre le contraste mental avec les intentions de mise en œuvre en peu de temps, environ dix minutes, sans coût monétaire.»