Mets Gusto
Cette enseigne insolite au décor moderne renvoie à la cuisine du Sud et aux recettes italiennes: le chef Gaël Boulay, qui est passé par les brigades d'Alain Ducasse dans le Midi, mitonne des préparations bien typées comme les bucatini al vongole, les poulpes en salade aux épinards à l'huile d'olive, la volaille fermière façon porchetta, la morue effeuillée et, plus rustique-noble, le chou farci au foie gras en prélude au clafoutis aux pruneaux et à l'onctueuse glace à la vanille. Tout cela est net, goûteux, sans chichis. En salle -35 places seulement- David Alberge, l'associé venu du Trianon à Versailles, orchestre le service au bon timing. Dans ce quartier du 16e parisien, si pauvre en tables méritant le détour, Mets Gusto draine les gourmets enchantés du bon rapport prix plaisir.
79 rue de la Tour 75116.
Tél. : 01 40 72 84 46.
Menus et carte de 33 à 48 euros.
Chez Grenouille
L'un des rares bistrots charcutiers de la capitale tenu par Alexis Blanchard, ancien chef de l'Auberge Bressane (75007), un as des terrines, de l'andouillette au foie gras qu'il sert en feuilletage, une rareté, et du cochon de lait rôti. Son palmarès est bien fourni en médailles et diplômes pour ces plats du terroir paysan qu'il met en valeur avec un savoir-faire et un allant sidérant. On se régale chez Grenouille, modeste estaminet à deux pas du Théâtre de Paris -le chef est seul en cuisine, chapeau. Les prix défient toute concurrence, l'omelette aux girolles à 8 euros, le chateaubriand au poivre et pommes de terre à 21 euros, le soufflé au chocolat à 7 euros. Une adresse en or. Bordeaux au verre, le Médoc Château Plaisance à 7 euros.
52 rue Blanche 75009.
Tél. : 01 42 81 34 07.
Déjeuner à 25 euros. Pas de fermeture.
La Maison de la Truffe Marbeuf
Le groupe Kaspia a ouvert, à la place de l'épicerie de luxe Vignon (75008), une succursale de la Maison de la Truffe, place de la Madeleine. On n'a pas lésiné sur le décor un brin Art déco de l'architecte espagnol Thomas Urquijo, murs gris clair, camaïeux de verts fumés, notes cuivrées ou dorées -un vrai chic qui attire le regard. Une vingtaine de plats à la truffe de saison ou melanosporum, la meilleure et la plus chère. Œufs de poule en brouillade à la truffe de saison à 22 euros ou à la melano à 49 euros, salade à la truffe de saison et parmesan à 17 euros, le foie gras truffé en millefeuille à 45 euros, et un sextuor de pâtes et risotti à la truffe de saison ou melano, ravioli aux truffes d'été crème truffée à 25 euros, tagliatelles à la truffe de saison et crème truffée à 26 euros ou à la melano à 49 euros, risotto à la truffe de saison à 26 euros. Et une variété de plats classiques, genre filets de sole à l'émulsion de truffe noire melano à 32 euros, tout cela envoyé par Loïc Paquaux, ancien de chez Ducasse. On peut faire râper le diamant noir sur son assiette.
14 rue Marbeuf 75008.Tél. : 01 53 57 41 00.
Déjeuner à 39 euros. Carte de 90 à 130 euros selon la truffe choisie. Épicerie fine dans le lieu. Fermé dimanche.
Flottes O. Trement
Au premier étage de cette brasserie toute proche des Tuileries, Fredericke Grasser, excellente créatrice de plats contemporains, a conçu une carte sans surprise: tout est identifiable, carpaccio de veau de lait «de mère connue» et parmesan à 21 euros, foie de canard au poivre noir et pain grillé à 26 euros, tartine de pain genre sandwich chaud à la truffe melano à 32 euros, linguine à la poutargue de Sicile à 28 euros, blanquette de veau à l'ancienne de maman Flottes à 28 euros, et la tarte du jour «servie à la pelle» à 10 euros. Dans ce décor d'appartement assez surprenant, un repas soigné, à la française, qui mérite son succès. À toute heure, jambon ibérique à 28 euros et tartare de saumon Balik à 22 euros.
2 rue Cambon 75001.
Tél. : 01 42 60 80 39.
Carte de 70 à 110 euros.
La Fourchette du Printemps
Ancien de la brigade du Crillon et du Bristol aux côtés d'Éric Fréchon, Nicolas Mouton montre un vrai talent dans un éventail de plats du répertoire, le waterzoi de la mer, la crème de châtaignes et dés de foie gras, les ravioles de cèpes, le homard en raviole (17 euros), les Saint-Jacques en risotto Arborio, la joue de bœuf confite aux légumes de printemps, le Paris-Brest (succulent) et les meringues à la crème vanille. Voilà un chef brillant, savant, qui prépare la sauce Dugléré pour la barbue et la sauce Orloff pour la côte de porc. Il est seul en cuisine. Du courage et un sens des goûts. À découvrir.
30 rue du Printemps, angle 27 bis boulevard Pereire 75017.
Tél. : 01 42 27 26 97.
Déjeuner de 18 à 30 euros, le soir à 42 euros. Fermé dimanche et lundi.
L'Arôme
Thomas Boullault, 30 ans, ancien du Royal Monceau et du George V, a obtenu sa première étoile en 2009 pour sa cuisine élégante, raffinée et plaisante à l'œil. Éric Martins, le propriétaire, venu de chez Ghislaine Arabian, de Ledoyen, de Lucas Carton, en a profité pour refaire la décoration, luminaires de Murano, alcôves et tissus de Pierre Frey: l'Arôme a gagné en confort et en chaleur. Belle cuisine apparente. Dans la carte actuelle, très créative, le foie de canard confit et les betteraves en croûte de sel, le cœur de saumon aux pommes rattes, le tout fumé au hêtre, le risotto Arborio au vieux parmesan et asperges vertes, les ravioles de tourteau décortiqué à l'estragon mexicain, le saint-pierre poêlé au fenouil, tous ces plats s'inscrivent dans un éventail de menus très excitants. Au déjeuner, deux plats pour 35 euros. Cette table, tout près de Saint-Philippe-du-Roule, est contemporaine sans excès. Le chef a de l'avenir. Belle carte de vins à associer aux mets.
3 rue Saint-Philippe-du-Roule 75008.
Tél. : 01 42 25 55 98.
Menus à 65, 79, 89 et 115 euros. Fermé samedi et dimanche. Voiturier.
Le Café de la Paix
Christophe Raoux, compagnon cuisinier du Tour de France, une excellente école de contacts, a repris le poste de chef de ce restaurant mythique, inauguré en 1862, au centre du Grand Hôtel, de pur style Napoléon III. Dans ce cadre de fresques d'époque, de lambris dorés et de colonnes sculptées, le Café de la Paix reste l'un des plus beaux restaurants de Paris, mêlant tradition, modernité et histoire. Hélas, trop ignoré des Parisiens. En dehors du banc de l'écailler pourvu en plateaux d'huîtres et de crustacés -à partir de 35 euros- la carte panache des classiques comme la soupe à l'oignon gratinée (16 euros), le foie de canard sel et poivre (29 euros), le homard en consommé glacé à la truffe et céleri (29 euros), le tartare de bœuf (28 euros) et le ris de veau braisé au jus truffé et asperges (44 euros). Au déjeuner, une formule qui marche aussi pour l'avant spectacle, deux plats pour 33 euros dont le rouget en salade au fenouil et l'agneau à la polenta poêlée au mascarpone. On termine par le célèbre millefeuille Café de la Paix ou la poire sabayon (14 euros). Intéressante sélection de vins.
5 place de l'Opéra 75009.
Tél. : 01 40 07 36 13.
Menus de 65 à 175 euros. Pas de fermeture.
Citrus Étoile
À deux pas des Champs-Élysées, Gilles Epié, ancien chef du Miraville, a installé ses fourneaux dans cette salle à manger lumineuse animée par Elizabeth, sa superbe épouse, Américaine au physique de star. En Californie, Epié a été sacré au début des années 1990 Meilleur Chef des U.S.A., comme Alain Ducasse en 2003. C'est un technicien hors pair, un maître des cuissons (foie de veau, morue, soufflés) et un grand connaisseur des produits de saison. Son répertoire est large, varié et l'on a envie de toutes les préparations: c'est à cela que l'on repère un vrai pro des casseroles.
6 rue Arsène Houssaye 75008.
Tél. : 01 42 89 15 51.
Excellente carte-menu au déjeuner à 49 euros, menu du soir à 60 euros avec les vins. Fermé samedi et dimanche.
Nicolas de Rabaudy
Photo: twitpic Gilles Epié
À lire:
Guide Pudlo de Paris, 490 pages, 8,50 euros.
Bonnes petites tables du Michelin 2010, 555 restaurants à moins de 29 euros, 15,90 euros.
