Avoir accès à des données en temps réel pourrait aider des individus à réduire leur consommation d'alcool, prévenir la conduite en état d'ivresse et même alerter le parrain d'une personne suivie pour alcoolisme, expose CNN.
Une étude contrôlée en laboratoire montre que nos téléphones peuvent être utiles pour identifier des déficiences fonctionnelles liées à l'alcool.
Scruter la démarche
Avec son équipe, le chercheur et médecin urgentiste Brian Suffoletto a étudié vingt-deux adultes âgés de 21 à 43 ans. Il leur a donné une boisson à base de vodka contenant suffisamment d'alcool pour produire une concentration en air expiré de 0,2%, la limite légale étant de 0,08% aux États-Unis –en France, elle est de 0,05%.
Les participant·es disposaient d'une heure pour boire leur verre, puis leur concentration d'alcool dans l'air expiré était analysée toutes les heures pendant sept heures. Sur ce laps de temps, il leur était demandé de marcher en ligne droite sur dix pas, se retourner et revenir dix pas en arrière.
L'équipe de recherche a fixé un smartphone au bas du dos des participant·es à l'aide d'une ceinture élastique. Grâce à une application permettant d'enregistrer les données de l'accéléromètre, les téléphones ont mesuré la vitesse et les mouvements du corps de gauche à droite, de haut en bas et d'avant en arrière.
Dans 90% des cas, les scientifiques ont pu déterminer quand le taux d'alcoolémie d'une personne dépassait 0,08%. «Nous avons des capteurs puissants que nous emportons partout avec nous, explique Brian Suffoletto. Nous devons apprendre à les utiliser pour servir au mieux la santé publique.»
Éviter les accidents
«En tant que médecin urgentiste, j'ai pris en charge des dizaines d'adultes ayant subi des blessures liées à une intoxication alcoolique aiguë. C'est pourquoi j'ai consacré les dix dernières années à tester des outils numériques pour prévenir les décès et les blessures liées à une consommation excessive d'alcool», témoigne Brian Suffoletto.
L'alcool, un dépresseur du système nerveux central, réduit les fonctions cérébrales et altère la pensée, la coordination musculaire et le raisonnement, ce qui peut affecter la capacité d'une personne à conduire un véhicule en toute sécurité.
Selon la National Highway Traffic Safety Administration, les accidents liés à la conduite en état d'ivresse aux États-Unis font plus de 10.000 victimes par an.
Les scientifiques affirment que leur travail, publié le 18 août dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, fournit une base pour de futures recherches sur l'utilisation des smartphones dans la détection des déficiences liées à l'alcool.