Êtes-vous plutôt oiseau de nuit ou lève-tôt? La question a toute son importance, car il est scientifiquement admis que selon le fonctionnement de son organisme, une personne sera plus ou moins active au cours de sa journée.
Chaque corps humain est équipé d'une horloge interne, réglée sur un rythme bien particulier. Située dans le cerveau, elle dirige tout le cycle de sommeil et analyse l'environnement (lumière, bruits...) pour décider de déclencher ou non le réveil.
L'horloge biologique influe également sur la libération d'hormones, notamment la mélatonine (l'hormone du sommeil), et contrôle les réactions naturelles telles que la faim.
Trois chronotypes
En fonction de leur horloge interne et de leurs prédispositions génétiques, les individus développent leur propre chronotype, qui déterminera leur rythme de sommeil.
Les personnes à chronotypes matinaux se couchent et se réveillent tôt, leur attention est affûtée dès le lever et elles ont tendance à être productives. Les chronotypes diurnes se lèvent plus tard et mettent plus de temps à émerger de leur sommeil. Enfin, les chronotypes nocturnes se couchent très tard et sont adeptes de la grasse matinée; leurs journées se passent bien souvent dans le brouillard, mais le soir venu, leur énergie revient.
Les chronotypes ont un impact important sur la santé. Quelqu'un de type nocturne sera davantage sujet aux maladies cardiaques, à l'obésité et au diabète que les autres chronotypes. Cela résulterait en partie d'une hygiène de vie moins saine, dans laquelle l'exercice physique tient une place moins importante.
Jusqu'ici, toutes les conclusions sur l'incidence du chronotype sur l'organisme étaient néanmoins approximatives, car elles reposaient plus sur les dires des personnes interrogées que sur des observations scientifiques.
L'avenir appartient...
L'étude publiée par une équipe de recherche finlandaise dans le Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports évite cet écueil. Les scientifiques ont sélectionné un échantillon de 6.000 adultes, tous et toutes âgé·es de 46 ans. Les sujets ont été questionnés sur leurs habitudes, puis équipés d'un moniteur et suivis durant deux semaines, afin d'analyser leurs modes de vie.
Les observations confirment le postulat de l'équipe: les personnes dites «du matin» ont enregistré une activité physique bien plus importante que les autres. Cela équivaut à 30 minutes d'exercice en plus pour les hommes, et 20 minutes pour les femmes, que les personnes au chronotype nocturne.
Ces disparités pourraient tenir à la particularité du rythme des personnes couche-tard. Celles-ci sont nombreuses à ressentir un regain d'énergie durant la soirée, quand les infrastructures sportives sont généralement fermées, d'où leur moindre exercice physique.
Leur organisme fonctionne de manière décalée et lutte pour trouver un équilibre dans le niveau de sommeil, c'est pourquoi elles sont généralement plus fatiguées que la moyenne.
Si vous n'êtes pas certain·e de votre chronotype, le test utilisé pour l'étude finlandaise est disponible ici. Pas de panique si vous êtes de type nocturne: tous les rythmes peuvent être modifiés avec des efforts et une amélioration de l'hygiène de vie. Les chronotypes évoluent d'ailleurs par eux-même durant toute l'existence, de l'enfance à l'âge adulte.