Attention, ceci n'est pas un poisson d'avril. Connaissez-vous Javier «Chicharito» Hernandez? Selon la presse mexicaine, d'Excelsior à El Universal, l'équipe de France de football devrait craindre au plus haut point cet attaquant de poche de 21 ans. Alors que les Bleus rencontreront «los Tricolores» le 17 juin en Afrique du Sud, les journalistes locaux s'emballent, affirmant que «les buts d'Hernandez ne sont pas passés inaperçus» dans l'Hexagone. A la source de cette effervescence, Laurence Cuvilier, jeune correspondante de France 24 au Mexique, qui s'est retrouvée bien malgré elle dans l'œil du cyclone.
Comme l'évoque la journaliste dans L'Observateur du Cambrésis, tout remonte à une conférence de presse, à la mi-mars. Peu familière du ballon rond, elle doit poser une question sur le futur match:
«Vers la fin de la conférence, je pose donc ma question en me présentant comme journaliste pour France 24. Je remarque alors une agitation anormale parmi mes collègues mexicains. [...] Je commence à ranger mes affaires das mon sac, mais quand je relève la tête je vois un bouquet de micros devant moi. Et me retrouve comme dans ces cauchemars où on arrive à l'oral du bac sans avoir rien préparé. Je m'en sors bancalement en répétant ce que m'avait dit mon caméraman, et leur parle notamment d'El Chicharito, un jeune joueur mexicain dont le grand-père avait marqué contre la France au Mondial de Suisse en 1954. C'était parfait pour faire illusion».
De retour chez elle, la jeune femme constate ébahie que l'épisode fait la une des journaux. Dans la foulée, les chaînes de télévision s'emparent de l'affaire, et un présentateur radio va même jusqu'à lui proposer un poste de «consultante football» pendant la Coupe du Monde.
Sur Facebook, les groupes de soutien grandissent à une vitesse phénoménale, et la page d'El Chicharito comptabilise déjà 6.814 fans. Propulsé espoir de tout un peuple, le joueur de Guadalajara sera-t-il le messie tant attendu, celui qui propulsera son équipe vers les huitièmes de finale, comme en 1970 et 1986? Alors qu'il ne comptabilise que 4 sélections, il peut d'ores et déjà remercier Laurence Cuvilier pour ce joli coup de pub.
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Photo de une: El Chicharito / REUTERS, Stringer Mexico