Quinze ans après le massacre de près de huit milles musulmans bosniaques en 1995 dans la petite ville de Srebrenica, le Parlement serbe présente ses excuses officielles. Selon Lemonde.fr, la décision est intervenue mardi 30 mars après un débat de treize heures retransmis à la télévision. La résolution, adoptée par 127 voix sur 173, ne qualifie pourtant pas les évènements de «génocide».
Les forces serbes de Bosnie, ainsi que les paramilitaires serbes, avaient occupé l'enclave bosniaque de Srebrenica quelques mois avant la fin de la guerre en Bosnie. Ils avaient procédé à l'exécution de près de huit milles hommes et garçons musulmans. La ville était pourtant sous la protection de soldats néerlandais mandatés par l'ONU, qui n'étaient pas intervenus pour empêcher le massacre.
Le génocide continue d'alimenter l'actualité: le 18 mars dernier, l'ex-commandant de l'Otan et ancien général du corps des Marines John Sheehan a affirmé, lors d'une audition parlementaire consacrée à la pratique du «Don't ask don't tell» au sein de l'armée américaine (demandant aux militaires de taire leur orientation sexuelle), que l'incapacité des soldats néerlandais d'empêcher les tueries s'expliquait en partie par la présence d'homosexuels dans leur rang. L'ambassadrice des Pays-Bas à Washington, Renée Jones-Bos, avait vivement protesté à ces propos.
L'association des mères de Srebrenica, qui souhaitait assigner en justice les Nations Unies et les Pays-Bas, a été déboutée le 30 mars par la cour d'appel de la Haye, qui confirme son incapacité à juger en raison de l'immunité statutaire de l'ONU.
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Photo de une: le Parlement serbe lors de sa session du 30 mars, Reuters/Djordje Kojadinovic.