France

Les «artistes» du casse de la LCL

Temps de lecture : 2 min

Les forces de l'ordre jubileraient presque devant ce casse «à l'ancienne». Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mars, au moins trois cambrioleurs ont pénétré par le sous-sol dans la salle des coffres de l'agence LCL de l'avenue de l'Opéra à Paris. Opérant en toute tranquillité pendant près de neuf heures, ils ont ouvert entre 150 et 200 coffres de particuliers avant de mettre le feu à l'agence pour effacer leur trace. Face à un tel «professionnalisme», les enquêteurs chargés de l'affaire s'arrachent les cheveux: très peu d'empreintes peuvent être relevées sur les lieux.

Le seul témoin est un vigile. Celui-ci, chargé de surveiller le chantier -des travaux sont en cours - la nuit, entend un bruit suspect au sous-sol dans la soirée. Descendu consciencieusement, il se retrouvée nez à nez avec trois personnes qui le neutralisent aussitôt. Il est resté ligoté face au mur, pistolet sur la nuque pendant toute l'opération. Les malfaiteurs auraient creusé un trou à partir de la cave d'un immeuble voisin. «Il y a eu de gros travaux de maçonnerie», note un enquêteur. Les casseurs se seraient notamment servis d'un vérin hydraulique et d'une lance thermique avant de s'attaquer aux coffres-forts. Vers 7h dimanche, le vigile n'entend plus les perceuses et sent l'odeur de fumée. Il parvient à se libérer et donne l'alerte. Quelques personnes ont vu quatre hommes cagoulés quitter les lieux dimanche matin.

Un commissaire parisien confie à 20minutes: «C'est des beaux mecs qui ont fait ça. Heureusement, il y en a encore, mais ils se font rares. Des aristocrates du cambriolage.» Le mode opératoire des cambrioleurs ressemble à celui d'un vol commis entre le 31décembre et le 1er janvier, à l'agence de la Caisse d'Épargne de Montreuil (Seine-Saint-Denis). La méthode rappelle celle utilisée par Spagiarri pour le célèbre case de la Société Générale à Nice en 1976: l'as du casse était passé par les égouts. Philippe Vénère, ancien commissaire interrogé par le journal, donne son avis sur les «artistes»: sans doute des «anciens», «Pas forcément des vieux. Je dirais la trentaine mais qui ont de la bouteille et un réseau de revente important, analyse-t-il. Leurs bijoux, il va falloir les écouler». Le cambriolage est commenté jusque de l'autre côté de l'Atlantique.

Les 125 clients concernés par le vol sont appelés à venir entamer des procédures de remboursement dans une autre agence. La banque, responsable de ses dépôts devra les dédommager, à condition qu'ils puissent prouver la valeur des biens entreposés. La banque n'a pour l'instant pas connaissance des montants entreposés dans les coffres et donc de la valeur du butin.

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Photo: Scène d'enquête après un casse parisien de 2008, Flickr/licence CC by/DODO

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