Depuis quelque temps, les plages de l'ouest du Japon sont témoins d'un phénomène très étrange. De frêles bateaux en bois s'échouent de temps à autre sur les côtes nippones et comme dans les légendes, certains sont peuplés de squelettes humains. 600 d'entre eux sont arrivés au Japon ces cinq dernières années.
Il est connu depuis longtemps que ces «vaisseaux fantômes» sont des petites embarcations de pêcheurs nord-coréens. Pour certains, ces bateaux appartiennent à des espions ou à des Coréens essayant de fuir leur pays en tentant la traversé de la mer du Japon.
Pour d'autres, les pêcheurs s'étaient trop éloignés des côtes car le changement climatique déplace les calamars. Les équipages meurent de faim puis leurs embarcations dérivent des mois jusqu'au Japon.
Une nouvelle enquête de l'ONG Global fishing watch (GFW) suggère que c'est en réalité la pêche illégale chinoise qui force ces pêcheurs à s'éloigner dangereusement de leurs côtes.
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700 navires en 2018
Basée à Washington et cofondée par Google, GFW s'appuie sur des données satellites pour affirmer qu'en 2018, 700 navires chinois ont pêché dans les eaux nord-coréennes. Soit un tiers de la flotte de pêche au large du pays.
Ces bateaux récupéreraient d'immenses quantités de calamars, ce qui forcerait environ 3.000 embarcations nord-coréennes à se risquer jusque dans les eaux russes. En cas d'avarie ou de manque de carburant, les esquifs sont ensuite repoussés par le courant jusqu'au Japon.
Ces activités, si elles sont avérées, contreviendraient aux dispositions de l'ONU qui, en réponse aux essais nucléaires nord-coréens, interdisent depuis 2017 à toute puissance étrangère de pêcher dans les eaux nord-coréennes. Ainsi, le pays ne peut pas vendre de droit à venir pêcher sur son territoire. La Chine avait pourtant voté pour ces sanctions.