Quelle que soit la manière dont le confinement s'est déroulé pour chacun·e, quasiment tout le monde a vécu cette expérience au cours des derniers mois: il a brusquement perturbé nos routines quotidiennes et nos conditions de vie, d'une façon inédite.
Les recherches menées en psychologie ces dernières décennies ont permis d'aboutir à un consensus, selon lequel les traits de personnalité, s'ils restent relativement stables, ne sont pas complètement figés. Au contraire, ils continuent d'évoluer au cours de la vie et en réponse aux grands événements que nous traversons.
En d'autres termes, d'un point de vue théorique, il est tout à fait possible qu'au moins certain·es d'entre nous aient été transformé·es par le confinement, expose la BBC.
Soutien et introspection
Le confinement peut par exemple avoir amplifié un processus connu sous le nom de phénomène Michel-Ange, selon lequel nous sommes plus susceptibles de devenir le type de personne que nous souhaitons être si nous sommes en couple avec quelqu'un·e qui nous soutient et nous encourage à nous comporter conformément à nos aspirations.
Ce temps de réflexion lié à la quarantaine a également pu permettre un travail d'introspection, comme se pencher sur la cohérence de nos convictions et de nos objectifs dans la vie, détaille Wiebke Bleidorn au Personality Change Laboratory de l'université de Californie.
En revanche, pour les personnes enfermées pendant des mois dans une relation malheureuse ou harcelées par leurs enfants, les effets sur la personnalité ont pu être négatifs. «Par exemple, il est prouvé que le fait d'être dans un mariage malheureux (indépendamment du confinement) est associé à une baisse de l'estime de soi et du bonheur des conjoints», explique Wiebke Bleidorn.
Des effets négatifs tempérés
D'autres résultats préliminaires de chercheurs de l'université de Colombie-Britannique nuancent les effets négatifs de cette période d'enfermement. Leur étude sur les sentiments relatifs au lien social n'a révélé que peu d'effets négatifs. Cela est peut-être dû au fait que la technologie moderne nous offre désormais de nombreuses possibilités de rester en contact les un·es avec les autres.
Il convient également de rappeler que toute personne disposant d'un espace extérieur à la maison pouvait toujours profiter de l'air frais et de la lumière du soleil. Ces facteurs pourraient contribuer à expliquer pourquoi ces derniers mois ne semblent pas avoir eu certains des effets psychologiques les plus néfastes observés sur les personnes isolées dans des environnements extrêmes.
Pour avoir une idée plus précise de la façon dont la pandémie aurait pu nous changer, nous devons attendre que des études scientifiques plus approfondies soient réalisées.