Il n'est pas rare de voir les petits garçons se dénuder en public, mettre les mains dans leur pantalon, ou comparer leurs pénis dans les vestiaires. Ces comportements sont conformes à l'enfance, explique The New York Times.
Pourtant, à l'école ou dans les espaces communs, des règles doivent être respectées et des limites doivent être fixées. Comment en parler à vos enfants sans leur faire honte?
Entamer la discussion avec vos jeunes sur leur corps et leur sexualité ouvre la voie à une communication décomplexée lorsqu'ils grandissent, relate Tanya Coakley, professeure à l'université de Caroline du Nord, qui a étudié la façon dont les parents communiquent avec leurs enfants sur la sexualité. D'après une étude publiée dans la librairie nationale américaine de médecine, ces conversations réduisent les risques ultérieurs de grossesses non désirées, de maladies sexuellement transmissibles et d'autres comportements sexuels à risque.
Assumer son corps
«Ce qui est essentiel, c'est d'avoir des lignes de communication ouvertes, honnêtes, sans jugement et stimulantes», détaille Tanya Coakley. Ce qui peut faire honte à un enfant, c'est de ressentir des sentiments plaisants tout en faisant quelque chose qu'on lui a défini comme mauvais et interdit. Or, la honte est une émotion puissante et elle peut nuire à la façon dont les petites filles et les petits garçons se perçoivent et perçoivent leur corps.
Le langage peut soit donner du pouvoir aux enfants, soit paralyser leur capacité à communiquer, avance Deborah Roffman, éducatrice en sexualité humaine. Tout comme nous devons connaître la différence entre le visage et la gorge, les jeunes doivent connaître la différence entre la vulve et le vagin. De même, les adultes doivent éviter d'associer des mots stupides, argotiques ou d'évitement pour désigner les parties corporelles.
Encadrer l'éveil
Fixer des limites devrait aller de pair avec l'affirmation positive du corps et du comportement. Si un enfant touche ses organes génitaux dans un lieu public, vous pouvez dire: «Je sais que cela te fait du bien, mais les gens ne touchent pas leurs parties génitales en présence d'autres personnes. Mais tu peux le faire dans ta chambre ou dans la salle de bain quand tu veux.»
Selon Deborah Roffman, les jeux proviennent de la curiosité innée des enfants pour leur corps et les parents ne devraient pas s'inquiéter tant que ces petit·es ont à peu près le même âge et qu'aucun·e d'elles ou eux ne met la pression sur l'autre. La question du consentement est valable dès le plus jeune âge.
Lorsque les discussions sur le corps sont habituelles, il devient plus facile de parler des comportements corporels inappropriés. Une fille sur quatre et un garçon sur treize sont victimes d'agressions sexuelles à un moment ou à un autre de leur enfance, selon les Centers for disease control and prevention. On peut aborder le sujet des contacts physiques non désirés dès l'âge de cinq ans, conseille Tanya Coakley