Dans sa dernière chronique, Daniel Schneidermann me range parmi les soutiens de Gérald Darmanin. Hélas, je n'en suis pas. Je répète: je ne soutiens pas Monsieur Darmanin, quoi qu'en écrive Monsieur Schneidermann. Il s'agit donc d'une erreur factuelle, que je suis contraint de rectifier.
Ce que je pense du ministre de l'Intérieur est exprimé dans un texte que le journal en ligne Slate a publié le 13 juillet. J'en donne ici l'URL, Libération ayant omis de la signaler à ses lecteurs. Simple oubli, mais fâcheux, puisque c'est à partir de ce texte que Daniel Schneidermann m'impute un soutien («oblique», précise-t-il) à Monsieur Darmanin. Pour résumer: j'ai voulu réinscrire l'affaire Darmanin dans l'impatience avide des hommes, singulièrement politiques, quand ils convoitent un poste, un corps, un être humain. J'ai décrit une continuité entre le jeune apparatchik échangeant une intervention contre une relation sexuelle, et le ministre exigeant et obtenant une promotion, «d'homme à homme», comme je l'ai ensuite entendu.
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Si je doute que Gérald Darmanin soit un jour condamné pour viol, son affaire est emblématique des «complaisances mâles» et d'une médiocrité politique; elle m'évoque d'autres abus.
Ce n'est pas ainsi que Daniel Schneidermann me lit. Il découpe des morceaux de mon texte pour le citer à l'opposé de ce qu'il exprime. Il m'impute une indulgence qui n'existe pas. «S'il n'était pas devenu le nom d'un scandale, Gérald D. ne nous inspirerait pas grand-chose. Il ne serait qu'un habile pressé parmi d'autres, il y a pléthore. Mais dans le scandale, cet empressement devient essentiel: une manière d'être un homme aux antipodes de Camus. On ne s'empêche pas, on prend sans attendre.» Lire ces lignes comme une défense de Gérald Darmanin relève-t-il de la simple incompréhension? Je vous épargne la vulgarité des leçons de déontologie.