Le week-end du 4 juillet, alors que des torrents de sueur coulaient sur son visage, Joey Chestnut a battu son propre record du monde de mangeur de hot-dogs, en descendant soixante-quinze de ces sandwichs à la saucisse en dix minutes, lors du célèbre concours de mangeurs de hot-dogs de Nathan. C'était sa treizième victoire à ce concours annuel.
Ces derniers mois, le Dr Smoliga, vétérinaire et spécialiste de l'exercice physique, a travaillé sur une analyse mathématique du nombre maximum de hot-dogs qu'un être humain pourrait théoriquement consommer en dix minutes, relate The New York Times.
De véritables bêtes
«La réponse est quatre-vingt-trois», rapporte le Dr Smoliga, qui est aussi professeur à l'université de High Point en Caroline du Nord.
Il vient de publier l'analyse complète, basée sur trente-neuf ans de données historiques du concours Nathan, ainsi que sur des modèles mathématiques de la performance humaine qui prennent en compte le potentiel d'exploits sportifs extrêmes.
Les calculs du docteur montrent que, proportionnellement à la masse corporelle, les mangeurs de hot-dogs les plus compétitifs au monde pourraient surpasser un grizzly ou un coyote, si l'on considère la quantité de nourriture ingérée par unité de temps. Les ours peuvent avaler l'équivalent d'environ huit hot-dogs par minute, alors que Joey Chestnut peut en manger sept et demi par minute. Mais les ours ne tiennent pas à ce rythme pendant plus de six minutes.
Les compétitions alimentaires humaines ne sont rien en comparaison de la capacité d'un loup gris à dévorer l'équivalent d'environ onze hot-dogs par minute. L'homme est loin de manger autant que le python birman, qui peut consommer jusqu'à 75% de son poids corporel en un seul repas.
Estomac à rallonge
Le principal facteur limitant la quantité de nourriture qu'une personne (ou un animal) peut manger en une fois est la capacité de l'estomac à s'étirer pour s'adapter au volume d'aliments. En 2007, une étude a examiné les voies digestives de deux hommes, l'un mangeur de compétition, l'autre volontaire, alors qu'ils participaient à un concours de mangeurs de hot-dogs simulé en laboratoire. Le sujet témoin s'est arrêté après sept hot-dogs, déclarant qu'il serait malade s'il en avalait une autre bouchée. Le compétiteur en a englouti trente-six.
L'étude a révélé que la différence la plus frappante entre les deux hommes était que l'estomac du mangeur de compétition avait une énorme capacité d'étirement et que les aliments qu'il consommait pendant le test restaient dans l'estomac, plutôt que d'être vidés dans les intestins.
Déterminer dans quelle mesure ces caractéristiques sont innées ou peuvent être améliorées avec l'entraînement n'est pas tout à fait établi, mais une majorité des mangeurs d'élite qui ont participé au concours Nathan se sont améliorés au fil du temps.