On croise régulièrement une personne qui assure n'avoir aucun sens de l'orientation, et notre tendance est presque toujours de minimiser une telle affirmation plutôt que de la prendre au pied de la lettre. Pourtant, pour certains individus, cette description s'avère littéralement vraie, rapporte le Scientific American.
Cette affection, la désorientation topographique développementale (DTD), n'a pas eu de nom officiel avant 2009, lorsque Giuseppe Iaria a signalé son premier cas dans la revue Neuropsychologia.
Dans son livre de 2019, Mind in Motion, Barbara Tversky reconnaît que la plupart d'entre nous n'arrivons pas à nous figurer une carte dans la tête pendant nos déplacements. Au lieu de cela, nous utilisons une combinaison de méthodes pour nous rendre là où nous voulons: une partie des directions virage par virage, une partie de vues à vol d'oiseau et une partie d'informations générales sous forme de cartes. Pourtant, la plupart des directions de navigation de complexité moyenne dépendent en partie de la capacité à comprendre la perspective d'une carte.
Étape par étape
Les personnes atteintes de DTD peuvent suivre un itinéraire par morceau, mais n'ont pas de compréhension spatiale plus large.
Comme les dyslexiques qui apprennent à s'adapter à un monde de panneaux de signalisation, de menus de restaurants et de formulaires officiels, les personnes atteintes de DTD apprennent à naviguer dans leur environnement sans avoir un plan mental de leur destination. La solution, pour les personnes souffrant de ce trouble, est de se guider grâce à des enchaînements d'itinéraires courts, sans franchir le cap de structuration des repères sour la forme d'une carte.