C'est dans la Constitution qu'Andrzej Duda, le président polonais sortant, candidat à sa réélection, souhaite inscrire l'interdiction pour les couples de même sexe d'adopter des enfants.
Affilié au parti conservateur et nationaliste Droit et justice (PiS), le président a annoncé ce samedi 4 juillet qu'il prévoyait de proposer au Parlement un amendement constitutionnel dès lundi. Le calendrier est serré, puisqu'il suit celui de l'élection présidentielle: Duda est arrivé en tête du premier tour dimanche dernier, et affrontera le 12 juillet Rafal Trzaskowski, actuel maire de Varsovie et candidat du parti libéral-conservateur Plateforme civique (PO), qui avait apporté un soutien modéré à la communauté LGBT+ par le passé.
La rhétorique homophobe a été une constante dans la campagne d'Andrzej Duda, qui avait déclaré le mois dernier vouloir se battre contre «l'idéologie LGBT», qu'il décrivait comme «une nouvelle idéologie encore plus destructrice» que le communisme.
Campagne sur fond d'homophobie
En voulant interdire l'adoption pour les couples homosexuels, Duda s'adresse, à quelques jours du scrutin, à sa base électorale conservatrice et catholique, devant laquelle il se présente comme la «colonne vertébrale» morale de la Pologne.
Lors d'un meeting électoral dans la ville de Szczawno-Zdrój, il a ainsi déclaré que «dans la Constitution polonaise, il devrait être explicitement indiqué qu'il est interdit d'adopter un enfant à toute personne se trouvant dans une relation homosexuelle».
«Pour assurer la sécurité de l'enfant et une éducation appropriée, pour que l'État polonais protège les droits des enfants […], je crois qu'une telle disposition devrait exister», a-t-il ajouté.
Son rival, Rafal Trzaskowski, s'est également déclaré opposé à l'adoption, bien qu'il se dise favorable à l'idée de partenariats civils pour les couples de même sexe –ce qui est actuellement interdit en Pologne.
Selon un sondage d'opinion réalisé par l'institut CBOS en 2019, seulement 9% des Polonais·es estiment que les couples homosexuels devraient avoir accès au droit à l'adoption, et 29% sont favorables au mariage pour tous.