Sciences

L'exploitation forestière connaît un boom en Europe

Temps de lecture : 2 min

Depuis 2015, l'exploitation forestière européenne a augmenté de 49%.

À Sivens, près de Gaillac, dans le Tarn, la construction finalement abandonnée d'un barrage a conduit à détruire un réservoir de biodiversité de 13 hectares. Le 9 septembre 2014. | Remy Gabalda / AFP
À Sivens, près de Gaillac, dans le Tarn, la construction finalement abandonnée d'un barrage a conduit à détruire un réservoir de biodiversité de 13 hectares. Le 9 septembre 2014. | Remy Gabalda / AFP

Au cours des dernières années, l'Europe a connu une hausse considérable de l'exploitation forestière. Alors que près de 38% des territoires de l'Union européenne sont couverts par des forêts, la demande croissante en bois constitue un défi pour une exploitation durable de ces ressources.

Entre 2016 et 2018, l'exploitation forestière européenne a augmenté de 49%, et la perte de la biomasse s'est élevée à 69%, par rapport aux chiffres de 2011-2015. La péninsule Ibérique, les pays baltes et les pays nordiques sont les zones où l'exploitation pratiquée est la plus intensive.

Augmentation des émissions de CO2

Une étude publiée dans la revue scientifique Nature Research, qui a récolté ces données via l'analyse d'images satellites, met en garde sur les effets potentiellement néfastes de cette industrie sur la biodiversité, l'érosion des sols et la régulation de l'eau.

L'exploitation forestière et la perte de biomasse ne devraient pas entraîner de diminution de la superficie totale des forêts de l'Union européenne, en raison du cycle de régénération de celles-ci, mais elles ont un impact à court terme sur la capacité d'absorption du carbone des forêts, qui s'en trouve réduite.

«Les forêts continuent à être un puits de carbone, mais moins qu'avant. Même si une partie du carbone de la biomasse récoltée est utilisée dans des produits en bois durables, remplaçant éventuellement des matériaux plus gourmands en énergie tels que l'acier ou le ciment, la plus grande partie retournera dans l'atmosphère sous forme de CO2 dans un court laps de temps, de quelques mois à quelques années. Jusqu'à ce que le stock de carbone dans les zones exploitées revienne aux niveaux précédents, ce qui prend plusieurs décennies selon le type de forêt, une augmentation de la récolte équivaut donc à une augmentation des émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère», explique Guido Ceccherini, l'un des auteurs de l'étude, affilié au Centre commun de recherche de la Commission européenne.

L'absorption du carbone par les massifs forestiers joue de fait un rôle naturel important dans la lutte contre le dérèglement climatique: les forêts compensent près de 10% des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne.

Dans la mesure où les zones exploitées sont vouées à être replantées, le bilan carbone de l'Europe ne devrait pas être affecté à long terme. Néanmoins, l'augmentation croissante des pratiques d'exploitation depuis 2015 ne constitue pas un modèle durable pour la gestion des forêts.

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