Des délégués de partis européens de droite et d'extrême droite européenne, FN compris, se réunissent ce samedi en Allemagne pour évoquer la possibilité de faire interdire les minarets en Europe.
Invités par un petit parti populiste allemand, écrit le Speigel, «Pro-NRW du nom du land Rhénanie du nord - Westphalie), les nationalistes belges du Vlaams Belang, le populiste anti-islam néerlandais Geert Wilders, et des représentants du Front national ont un but très clair: «se mettre dans les pas de la Suisse, et interdire les minarets dans tout l'espace européen. Et pour y parvenir, ils veulent utiliser une disposition du traité de Lisbonne : le référendum d'initiative populaire.
La victoire du référendum anti-minarets en Suisse en novembre dernier a galvanisé les ultra-conservateurs et partis d'extrême droite européens, explique le site du grand magazine allemand. En France, à l'occasion des dernières régionales, le FN s'était par exemple inspiré d'une des affiches anti-minarets suisses pour battre campagne et provoquer un scandale dont il a le secret. Dans la version frontiste, une femme intégralement voilée, une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dresse des minarets en forme de missile. En titre «Non à l'islamisme».
Cette conférence anti-minaret rêve donc d'imiter la Suisse et pourrait proposer de commencer à organiser le recueil du million de signatures nécessaire à enclencher ce référendum d'initiative populaire. Le Spiegel estime tout de même que «de nombreux barrières se dressent devant la stratégie de cette alliance anti-islam». Notamment parce que si le traité de Lisbonne prévoit cette possibilité, les procédures de ce mécanisme n'ont pas encore été formellement décidées et elles ne devraient pas l'être avant la fin de l'année.
Peu importe d'ailleurs, explique un des participants: l'idée même de jeter dans les pattes européennes une telle demande de référendum est politiquement intéressante pour ces partis anti-islam. Quant aux organisateurs de cette conférence, il s'agit de prendre date avant une élection locale, de compter le potentiel d'une liste anti-musulame en Allemagne et de réveiller les peurs.