Égalités / Société

Les femmes oubliées de la guerre de Crimée ont inventé le rôle d'infirmière

Temps de lecture : 13 min

Ces femmes sont parties soigner et soutenir les soldats blessés, quitte à y perdre la santé. Certaines ont été oubliées avant d'être récemment réhabilitées.

Détail de la fresque représentant les Bersaglieri envoyés en Crimée qui repoussèrent victorieusement l'assaut de l'armée russe, lors de la bataille de la Cernaia le 16 août 1855. | Musée de la tour de San Martino della Battaglia / Frizzoni (?), Bergamo via Wikimedia Commons
Détail de la fresque représentant les Bersaglieri envoyés en Crimée qui repoussèrent victorieusement l'assaut de l'armée russe, lors de la bataille de la Cernaia le 16 août 1855. | Musée de la tour de San Martino della Battaglia / Frizzoni (?), Bergamo via Wikimedia Commons

«N'y a-t-il pas, parmi nous, de femmes dévouées, capables et désireuses d'aller servir les soldats malades et souffrants de l'Est dans les hôpitaux de Scutari? Aucune des filles d'Angleterre, à l'heure où l'on en a extrêmement besoin, n'est-elle prête pour un tel travail de miséricorde?»

Lorsque William Howard Russell écrit ces lignes en septembre 1854 dans les colonnes du Times, le correspondant de guerre est sur le front en Crimée. Le journaliste a bien fait de prendre sa plume pour rédiger ces feuillets. Plusieurs femmes vont lire ses appels à l'aide et révolutionner l'histoire des soins infirmiers.

La célèbre Florence Nightingale

La plus connue d'entre elles s'appelle Florence Nightingale, dont on a célébré le bicentenaire de la naissance au mois de mai. Très croyante, cette dernière vient d'un milieu aisé et est déjà bien installée lorsque la guerre de Crimée arrive. Pour preuve, selon son biographe Mark Bostridge, c'est son ami Sidney Herbert, un temps secrétaire d'État britannique de la Guerre et des Colonies, qui est à l'initiative de son départ. «Il pensait qu'elle serait la personne idéale pour améliorer la situation», assure celui qui a bûché dix ans pour mettre un point final à Florence Nightingale: The Woman and Her Legend.

Il faut dire qu'avant la guerre, Nightingale a déjà acquis une petite expérience en la matière. Elle visite divers hôpitaux à l'étranger et en Angleterre. En Allemagne, elle suit des cours d'infirmiers dans un hôpital créé par le pasteur luthérien Theodor Fliedner. Une expérience à partir de laquelle elle écrit un ouvrage. En France, elle visite Lariboisière. Cette ancienne volontaire de l'hôpital Middlesex de Londres a aussi soigné des patient·es touché·es par l'épidémie de choléra de 1854. Sa mission: constituer une équipe de trente-huit femmes pour rejoindre la caserne Selimiye à Scutari. Cet immense bâtiment militaire de Constantinople a été transformé en hôpital pendant la guerre pour accueillir les nombreux mourants.

Rats, choléra et tout le tralala

Lorsque l'équipe de Nightingale débarque en novembre 1854 sur les rives du Bosphore, les conditions sanitaires sont terribles. La guerre de Crimée oppose les soldats de l'Empire russe aux combattants d'une équipe de belligérants composée du royaume de Sardaigne, du Royaume-Uni, de la France et de l'Empire ottoman. C'est une boucherie: environ un homme sur cinq envoyé en Crimée est décédé durant le conflit. Les infirmières sont à peine arrivées que 8.000 blessés de la bataille d'Inkerman ont débarqué.

Si autant de soldats sont morts durant cette guerre, ce n'est pas tant en raison de la fureur des combats que de l'état des hôpitaux, où ont lieu le plus grand nombre de trépas. Le choléra, le typhus, le scorbut, la dysenterie s'en sont donné à cœur joie. «Les soldats sont davantage morts à la suite d'infections que de leurs blessures elles-mêmes», confirme Louise Wyatt, autrice de l'ouvrage History of Nursing. Du côté français, ces infections sont responsables de près de 90% des décès survenus dans le corps expéditionnaire.

Une lithographie de Florence Nightingale. | The National Library of Medicine

Pour baisser le taux de mortalité (40% sur l'ensemble des hôpitaux au début de l'année 1855), l'infirmière en cheffe va d'abord améliorer les conditions de vie et d'hygiène. À l'époque, les rats pullulent dans les couloirs, les habits des soldats sont infestés de puces et leur cuir chevelu est squatté par les poux. Les murs et les plafonds sont sales, le sol souillé par les matières fécales. Les soldats n'ont ni couverture, ni lit, ni meuble. Bref, une certaine idée de l'enfer. «Elle a nettoyé l'hôpital, donné des vêtements propres aux malades en mettant sur pied une buanderie, leur a fourni de la nourriture saine. Elle a fait venir sur place une commission sanitaire depuis la Grande-Bretagne pour déboucher les égouts, améliorer la ventilation et la luminosité des pièces. L'hôpital était plus sain», résume Mark Bostridge.

Très proche des malades

Grâce à ces efforts, le taux de mortalité général de l'armée britannique va fortement diminuer entre les hivers 1854 et 1855. De 23% à 2,2%, selon Lynn McDonald. Alors certes, il n'y a pas eu de combat cet hiver-là. Mais les Français, dans le même camp, la même zone et donc soumis au même climat ont vu, de leur côté, le taux de mortalité grimper.

Florence Nightingale aurait également fait preuve de compassion. Son surnom légendaire lui a été donné alors qu'elle arpentait, la nuit, les couloirs du dortoir une lanterne à la main. Elle écrivait aussi des lettres au nom des soldats pour prévenir les familles lorsque l'un d'entre eux était tué.

Elle était par ailleurs dotée d'une sacrée force de caractère, à tel point que cela n'aurait pas plu à tous les militaires. En témoigne cette anecdote racontée dans le Guardian évoquant les plaintes d'un médecin-chef de l'armée britannique en Crimée concernant sa supposée outrecuidance. «Miss Nightingale montre une lutte ambitieuse pour le pouvoir, contraire aux véritables intérêts du service médical», écrivait-il, lui reprochant d'avoir commandé du matériel sans son accord. Elle se serait aussi pris la mouche plusieurs fois avec une fille de son équipe. La dénommée Betsi Cadwaladr.

Betsi, la Galloise

Depuis peu émerge des tréfonds du passé l'histoire de celle que certains ont surnommé «The forgotten Florence Nightingale» –«La Florence Nightingale oubliée» pour celles et ceux qui auraient séché l'anglais.

Cette dernière fait partie des trente-huit femmes parties avec Nightingale pour Scutari. Son histoire est également atypique. Déjà, parce qu'elle est née dans une famille de seize enfants. Ensuite, parce qu'elle a parcouru la mer et les océans en étant femme de chambre sur les navires. Et puis, Betsi a déjà 65 ans lorsqu'elle pose le pied dans la capitale de l'Empire ottoman. Élevées dans des milieux situés aux antipodes de la société, les deux femmes ont, d'ailleurs, eu bien du mal à s'entendre. «La plupart des sources disent que Nightingale n'aimait pas les manières franches et ouvrières de Betsi. Cette dernière n'arrivait pas à se conformer à la bureaucratie et aux règles strictes mises en place par Florence Nightingale», confirme Louise Wyatt.

La Galloise va néanmoins finir par obtenir le respect de la jeune Anglaise à force de travail acharné. Nommée responsable de la cuisine principale de Scutari, elle y prépare des repas sains pour les soldats convalescents et leur apporte une attention constante. «Chaleureuse et joyeuse», selon les mots de Louise Wyatt, elle passe plus de douze heures par jour derrière les fourneaux. Frustrée, elle quitte Constantinople pour partir à Balaclava (aujourd'hui un quartier de Sébastopol). Là-bas, elle s'acharne à soigner avec la même énergie les soldats aux corps décharnés avant de tomber malade elle aussi: le choléra et la dysenterie.

Exténuée, Betsi Cadwaladr quitte la Crimée un an avant la fin du conflit, pour Londres où elle décède cinq ans plus tard. Sa fin de vie est tragique, comme l'explique Louise Wyatt. «Elle n'a jamais retrouvé d'emploi ni apparemment totalement son état physique d'avant la guerre. Elle est morte dans la pauvreté et dans l'anonymat au domicile de sa sœur.» Florence Nightingale, elle aussi, a laissé sa santé durant la guerre de Crimée.

Confinée une bonne partie de sa vie

Sa maladie intrigue les universitaires depuis plus d'un siècle et demi. En mai 1855, après s'être rendue sur les champs de bataille, elle est déjà souffrante mais décide de ne pas rentrer jusqu'à la fin de la guerre. Une fois le pied posé en Angleterre, elle est accueillie en héroïne dans la mesure où les journaux ont relaté ses exploits, mais son état de santé ne s'améliore pas. «Elle est tombée malade en buvant du lait contaminé, on pense qu'elle a eu la brucellose chronique, précise Mark Bostridge. Elle avait un terrible mal de dos et est tombée en dépression.»

Certain·es expert·es ont même affirmé a posteriori qu'elle souffrait de troubles bipolaires, d'autres d'un stress post-traumatique. La chose dont on est sûr, c'est qu'elle va passer une grande partie du reste de sa vie dans son lit.

Cela ne va pas l'empêcher de travailler d'arrache-pied. Dès son retour, elle écrit un livre pour théoriser ce qu'elle a appris à Scutari. Les domaines: l'hygiène, la nutrition, la ventilation, la luminosité ou encore les bienfaits de la visite des proches à la personne malade. Florence Nightingale crée son école d'infirmière professionnelle à l'hôpital Saint-Thomas de Londres –un établissement qui en influencera beaucoup d'autres. Elle a aussi rédigé 14.000 lettres et envoyé des infirmières à travers le pays pour évangéliser le royaume de ses préceptes.

Une grande statisticienne

La «Dame à la lampe» avait très vite compris l'importance des chiffres. Après avoir bénéficié d'une solide instruction, étudié les mathématiques à domicile, elle a développé une passion pour les statistiques grâce à son père.

Après la guerre, l'infirmière pionnière va utiliser ce qu'elle a appris en s'inspirant, notamment, du travail d'Adolphe Quetelet. Dans un ouvrage destiné à améliorer les soins dans l'armée, elle crée un diagramme polaire afin de mieux visualiser l'effet des politiques entreprises sur la mortalité des soldats en Crimée.

«Diagramme des causes de mortalité dans l'armée à l'Est» par Florence Nightingale. | Florence Nightingale via Wikimedia Commons

Elle fut d'ailleurs la première femme à être admise au sein de la Royal Statistical Society et à avoir reçu l'ordre du mérite britannique. Malgré sa maladie, elle a rencontré la reine Victoria, bu des thés avec le Premier ministre William Gladstone, était amie avec l'écrivain Charles Dickens. Si Florence Nightingale était une vraie célébrité, Mary Seacole aussi l'était avant son décès.

Mary Seacole, la «recalée»

Quand cette femme, née à Kingston d'une mère caribéenne et d'un père écossais, revient à Londres après la guerre, elle est accueillie telle une rock-star. Lors d'un banquet organisé aux Royal Surrey Gardens en l'honneur des héros du conflit, un journaliste du Times raconte que c'est son apparition qui suscite le plus d'enthousiasme. «Les soldats ne l'ont pas seulement acclamée mais ils l'ont portée en triomphe. À tel point que deux sergents ont dû intervenir pour la libérer de la pression de la foule.»

Deux ans plus tôt, pourtant, personne ne l'attend lorsqu'elle débarque dans la capitale britannique, comme elle l'écrit dans son autobiographie. Elle a beau s'activer et proposer par tous les moyens ses services au Bureau de la Guerre, elle se fait recaler. La sentence est la même auprès d'une collègue de Florence Nightingale au département médical. Seacole s'en moque et va quand même débarquer en Crimée par son propre biais: en prenant le bateau à 48 ans.

On ne peut pas dire que les périples lui fassent peur puisqu'avant de monter à bord du Hollander, elle a déjà baroudé en Angleterre, aux Bahamas, à Haïti, à Cuba, en Nouvelle-Grenade. Dans ce territoire englobant aujourd'hui la Colombie, l'Équateur, le Panama et une partie du Venezuela, elle avait fondé une table d'hôtes avec son frère pour accueillir les voyageurs et voyageuses. En Crimée, elle va faire de même avec Thomas Day, son ancien associé et parent de son mari décédé. Ensemble, ils mettent sur pied le British Hostel, près de la base militaire de Kadikoi et des champs de bataille.

La vallée où a eu lieu la bataille de Balaclava. L'hôtel de Mary Seacole se situait à 200 mètres. | Martin Jennings

Surnommée «Mother»

L'établissement est davantage un restaurant qu'un hôtel. Dans un hall de tôle, les soldats peuvent s'asseoir devant une immense table. Elle y sert le café aux officiers dès 7 heures et jusqu'à 20 heures. Elle et son équipe cuisinent des gâteaux, des soupes, du welsh (sa spécialité), du pot-au-feu, de la purée de pois, du riz au lait, du pain turc. Elle y vend des mouchoirs, sert du cidre, du vin et du champagne.

Certains soldats viennent juste y passer la journée pour rester allongés dans une chaise longue et discuter. Le chef français renommé, Alexis Soyer, était un régulier. Mary Seacole s'occupe aussi des blessés. «Elle était très appréciée des troupes. Ce n'était pas une infirmière officielle mais elle a mis en place une sorte de chirurgie informelle, et tous les matins des soldats qui le souhaitaient, qui avaient la dysenterie, souffraient de diarrhée venaient et elle leur donnait des médicaments, leur parlait. Elle pouvait recoudre une blessure, extraire une balle. Elle l'avait déjà fait dans sa vie, bien avant la Crimée», explique l'historienne Helen Rappaport.

Durant son enfance, Mary avait en effet observé sa mère, guérisseuse à Kingston dans la lignée des Obeah, administrer aux malades des décoctions d'écorces, de racines et de fruits aux client·es de sa pension ou aux soldats de la base militaire Up-Park Camp, le quartier général de l'armée britannique en Jamaïque.

Mary Seacole a pris sa suite. Elle s'est occupée des malades du choléra au Panama en leur fournissant des vomitifs à la moutarde, des cataplasmes chauds, des pansements à la moutarde posés sur l'estomac ou encore de chlorure de mercure. En Crimée, elle donnait du bouillon de volaille pour soigner la jaunisse et des écorces de cannelle contre les troubles intestinaux. Est-ce que ça marchait? Plusieurs lettres publiées dans son autobiographie et qui émaneraient de soldats britanniques répondent par l'affirmative. Pas évident de s'en assurer 165 ans après, mais dans le cas contraire, au moins, ça les réconfortait. Ils la surnommaient «Mother».

À plusieurs reprises, elle se serait rendue sur le front après les batailles pour aider les blessés et accompagner les mourants, indique Helen Rappaport: «Elle n'a eu aucun soutien de la part du gouvernement. Sa candidature a été rejetée à cause de sa couleur de peau, elle était très déterminée et est partie seule, a parcouru 4.800 kilomètres et a mis sur pied un magasin. Elle a fait beaucoup de bien. J'ai beau penser que c'était une femme extraordinaire, philanthrope, pleine d'humanisme, je déteste aussi l'énorme statue qui a été érigée pour elle. Personnellement, je trouve ça un peu excessif.»

Une statue qui fait polémique

La statue de Mary Seacole, la première érigée pour une femme noire en Grande-Bretagne, a beaucoup fait parler outre-Manche. Il aura fallu treize ans pour qu'elle soit finalement apposée. Les opposant·es pestaient entre autres contre son emplacement: en face du Parlement britannique et surtout, sur le terrain du St Thomas Hospital à Londres.

«C'est une bonne idée de réaliser une statue de Mary Seacole mais pas de mettre cette statue énorme à l'endroit où Florence Nightingale a créé son école d'infirmière. Les mettre en concurrence n'a aucun sens. Florence Nightingale est une figure très importante de l'histoire de la santé publique. Mary Seacole, honnêtement, ne l'est pas», critique encore aujourd'hui Mark Bostridge, lui reprochant notamment de ne pas avoir été une véritable infirmière. «Elle n'a jamais travaillé dans un hôpital, ça n'a aucun sens, c'est quelque chose de ridicule pour moi. C'était une fille bien, elle était sympa, elle donnait de l'alcool aux soldats, leur faisait des bandages, mais elle est principalement partie là-bas pour faire de l'argent.»

La statue de Mary Seacole a été inaugurée en 2016. | Martin Jennings

Des arguments sur lesquels Martin Jennings, l'auteur de la sculpture, rebondit. «À la moitié du XIXe siècle, le concept d'infirmière professionnelle n'avait pas été défini. Florence Ninghtingale était une importante statisticienne, elle a introduit des standards plus élevés d'hygiène dans les hôpitaux. Marie Seacole était plus une infirmière des champs de bataille. Il y avait deux types d'infirmières et les supporters de Florence aiment suggérer qu'il n'y en a qu'un.»

La polémique est allée tellement loin que le nom de Mary Seacole a même failli être biffé des programmes scolaires britanniques par l'ancien secrétaire d'État Michael Gove. Le conservateur souhaitait voir remplacer son nom par des figures traditionnelles telles que Winston Churchill ou l'amiral Nelson. Il avait dû faire marche arrière après qu'une pétition a été mise sur pied: 40.000 personnes l'ont signée.

Dans l'autre sens, il faut rappeler qu'une série de sketchs diffusée par la BBC à destination des enfants a sous-entendu que Florence Nightingale avait refusé la candidature de Mary Seacole parce qu'elle était noire. Sauf que la première n'était pas là quand la seconde a postulé. Florence Nightingale avait quitté l'île trois jours plus tôt. Le groupe public s'était excusé.

«Pourquoi a-t-elle été rayée?»

Reste qu'aujourd'hui, les supporters de la patronne du British Hostel se méfient. Pour éviter que leur protégée, celle qui a été nommée «The greatest black britton» ne retombe dans l'oubli, un Mary Seacole Trust a été créé au moment où sa statue fut inaugurée. «Je crois qu'il est important de se demander une chose: pourquoi a-t-elle été rayée de l'histoire? Comme dans de nombreux pays, y compris la France, l'histoire de notre pays, la nation dans laquelle nous vivons, a été façonnée par des gens d'origines diverses. On le voit encore, durant cette pandémie, parmi les travailleurs essentiels, notamment dans les hôpitaux: une grande partie des travailleurs sur le front viennent d'horizons différents. Beaucoup d'entre eux se sacrifient. Mary était noire et je crois qu'il est vraiment important d'avoir un modèle comme elle, car elle peut inspirer de jeunes gens et les aider à croire qu'ils peuvent réaliser de grandes choses, peu importe leur origine ou leur couleur de peau», argumente Trevor Sterling, président du trust.

Pendant la crise du Covid-19, le premier centre de réhabilitation accueillant des patient·es souffrant de symptômes à long terme a pris son nom. Déjà immortalisée par Salman Rushdie dans Les Versets sataniques, Mary Seacole devrait apparaître prochainement à l'écran au cinéma.

D'autres femmes parties en Crimée émergent ces dernières années pour passer à la postérité. Une romancière, Christine Purkis, a récemment imaginé la vie d'une infirmière galloise de la bande à Nightingale: Jane Evans. Betsi Cadwaladr est présente dans la liste des 100 Galloises ayant marqué l'histoire et a un réseau hospitalier à son nom.

L'historienne Helen Rappaport a, de son côté, publié un ouvrage sur le sujet afin de rappeler les contributions de toutes les femmes durant cette guerre: les cantinières de l'armée française, les sœurs de charité ou encore la Dasha russe de Sébastopol. «On ne connaît pas précisément le nombre de femmes qui sont parties... C'est l'une de mes frustrations. Les hommes sont comptabilisés, mais pas les femmes. Il n'y avait pas que Florence Nightingale, elles étaient probablement quelques centaines.»

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