L'année 2020 nous a réservé jusqu'ici un tel lot de surprises –entre chaos sanitaire, économique et social– que nul·le n'aurait su prévoir ce que cette période nous réservait. Personne, sauf un scientifique, Peter Turchin, qui en 2010 avait auguré une combinaison de catastrophes touchant l'économie et les sociétés aux alentours de l'année 2020.
L'auteur de l'étude n'a pourtant rien d'un spécialiste en sciences économiques. Biologiste, spécialiste de l'écologie, chercheur en mathématiques et en anthropologie, il a toutefois réussi à pronostiquer l'année qui est en train de s'écouler. Des travaux montrent d'ailleurs que les meilleures prédictions en matière d'avenir sont rarement réalisées par des spécialistes du domaine en question.
Peter Turchin avait dans ses recherches avancé le fait qu'aux alentours de cette décennie, de nombreux facteurs comme des turbulences économiques, la récession et la gronde sociale convergeraient pour exploser en un bloc. «L’analyse quantitative historique révèle que les sociétés humaines complexes sont affectées par des vagues récurrentes –et prévisibles– d’instabilité politique», écrivait M. Turchin dans son article.
Les vagues dont il parle sont appellées les cycles Kondratiev. Ce sont des périodes économiques cycliques de quarante à soixante ans durant lesquelles on assiste à un phase d'expansion, une autre de récession et une dernière de dépression.
En clair, la récession de 2020 était prévisible. Mais le scientique conservait un discours optimiste et assurait que nos sociétés étaient capables d'éviter des catastrophes de ce genre. Ses mises en garde n'auront pourtant pas suffi à freiner cette crise.