Le couple est-il au bord du divorce? La lourde défaite aux régionales et la popularité de François Fillon tendent les relations entre le Premier ministre et le Président. Nicolas Sarkozy a fait acte d'autorité en intimant à François Fillon d'annuler au dernier moment son passage au 20h de TF1 mercredi 25 mars.
Le Président n'a que peu goûté l'ovation qui a été faite à François Fillon lors de la réunion du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée alors que la séance a été par ailleurs un grand exutoire contre les réformes de Sarkozy mal comprises par l'électorat: taxe carbone, loi Hadopi, loi sur l'hôpital... L'ouverture, marque de fabrique de Sarkozy, a aussi été sévérement brocardée par les troupes UMP.
D'autant que l'intervention de François Fillon devant les députés UMP — qui a très largement fuité dans la presse — a eclipsé médiatiquement le discours de Nicolas Sarkozy le lendemain matin à la télévision où il voulait reprendre la main. Difficile à accepter pour le chef de l'Etat.
Fillon est en sursis
D'après Le Monde, François Fillon sait que ses jours sont comptés. Dans une interview au Figaro Magazine à la veille du premier des régionales, Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'il ne changerait pas de premier ministre après le scrutin, mais que la question se poserait à l'automne, après la réforme des retraites. Selon Le Monde, Sarkozy «a déjà son calendrier. Une fois la réforme des retraites achevée, il abordera la dernière ligne droite du quinquennat: l'entrée en campagne pour 2012». Probablement sans Fillon.
Lors des questions au gouvernement au Sénat jeudi 25 mars, François Fillon a tenu à démentir solennellement ces rumeurs de mésentente avec le chef de l'Etat.
Tout ce que vous avez pu lire depuis dimanche soir sur mes relations avec le président de la République, est faux et relève de la manipulation. Toutes ces rumeurs n'ont d'ailleurs qu'un seul objectif de déstabiliser l’exécutif et je le dis, je ne le laisserai pas faire. Il n’y a pas de divergences et encore moins de rivalité entre le président de la République et moi. Il ne peut pas y en avoir car ce serait mettre en cause la cohérence du gouvernement de la France et donc l’intérêt national.
Voici la vidéo de son intervention devant les sénateurs:
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Photo: Reuters