Depuis le lundi 8 juin, les utilisateurs américains de Grindr n'ont plus l'opportunité de filtrer les résultats de leurs recherches en fonction de l'ethnicité des personnes inscrites. Une décision qui intervient au plus fort des mouvements de protestation après le décès de George Floyd. La direction de la plateforme souhaite barrer la route à tout comportement raciste.
«Le racisme n'a pas de place dans notre communauté. Afin de faire notre part, nous avons décidé de retirer le filtre d'ethnicité de notre application Grindr. [...] Nous vous avons écoutés et continuerons à combattre le racisme sur Grindr, via le dialogue avec notre communauté et une politique de tolérance zéro pour les discours haineux sur notre plateforme», tweetait le compte dédié à l'application le 2 juin.
Le post a suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté queer inscrite sur l'application. Les avis sont partagés, entre les personnes soutenant la décision de retirer ce filtre jugé raciste et inutile, et d'autres mettant en garde contre l'invisibilisation des hommes racisés.
La docteure Reenee Singh, psychothérapeute, a un avis mitigé sur cette nouvelle mesure. «À la lumière des récents événements tragiques aux États-Unis, j'applaudis la décision de Grindr de se montrer aux côtés du mouvement Black Lives Matter, en enlevant le filtre d'ethnicité», confie-t-elle au HuffPost.
Mais elle craint que cette mesure n'invisibilise les populations racisées présentes sur la plateforme. Cette situation délicate s'explique en psychothérapie par l'expression anglaise «both/and». Concrètement, il s'agit de ne pas discriminer les individus pour leur appartenance ethnique, sans nier leur expérience du racisme.
L'application de rencontres n'a pas souhaité répondre au HuffPost sur la question de la visibilité des profils racisés.