Les États-Unis sont victimes d'une menace redoutable: la montée des eaux. Elle concerne des milliers d'Américain·es vivant dans des zones inondables. Selon une récente étude parue sur le HuffPost, près de 4 millions d'élèves à travers le pays pourraient être touché·es par la fermeture de 6.444 écoles en raison de ces zones à risques.
Quand les écoles ne ferment pas pour cause d'inondations directes, ce sont les élèves qui désertent les établissements de ces terrains inondables, forcé·es avec leur famille de quitter leur domicile et parfois leur ville. Une partie de la population est soumise à la migration climatique. En conséquence, le nombre total d'élèves dans certains établissements est en chute libre. Summer Skarke, professeure d'anglais en Louisiane, affirme qu'au sein de son école, le nombre d'étudiant·es s'est effondré d'un quart, et le nombre d'enseignant·es a baissé encore davantage. Pour y remédier, on surcharge les classes. «Il y a plus d'élèves dans les classes pour moins de profs. Certains ne sont même pas 100% experts dans les matières enseignées», regrette Skarke.
Dans ces zones, les industries sont en berne et les taux de chômage très forts engendrent une grande pauvreté. Alors pour les quelques enfants restant à l'école, il est parfois difficile de se concentrer sur leurs apprentissages. «Les jeunes viennent d'un environnement où ils essaient de survivre et je leur demande d'apprendre et leur parle d'aller à la fac, confie Simonne Laningan, professeure d'informatique. Ils dorment en classe parce qu'ils ne peuvent pas dormir chez eux et viennent parfois à l'école pour manger.»
Une aide insuffisante
Le manque d'élèves créé par ailleurs un déficit budgétaire pour ces écoles, poussant les gouvernements fédéraux à réduire leur financement, faute de rentabilité. Mais face à la détresse des milieux éducatifs, certains États ont décidé de donner un coup de pouce à certaines écoles. Le Texas et l'Iowa accordent, par exemple, une année de grâce aux établissement scolaires avant de réduire l'aide qui leur est allouée. À l'issue de cette année, ces établissements devront pourtant trouver d'autres sources de financement s'ils souhaitent rester ouverts.
Entre 2019 et 2020, Mike Wells, l'intendant du district scolaire d'Hamburg dans l'Iowa, a vu son nombre d'inscriptions chuter d'une trentaine de têtes. Il perdra en conséquence près de 200.000 dollars de financement l'année prochaine. «L'État ne nous donne pas de réelle solution», déplore Wells. Et ce cas n'est pas isolé. À Panama City, en Floride, le district scolaire de Bay a vu ses subventions baisser de 10% à la suite de l'ouragan Michael en 2018.
Une diminution du financement difficile, mais nécessaire pour Rachel Cleetus, directrice de la politique environnementale pour l'Union of Concerned Scientists: «Les populations vont parfois devoir migrer et on doit investir ailleurs pour ces gens. Si on ne le fait pas en amont, il y aura un retour de bâton.»