Les enfants qui ne mangent rien sont le casse-tête de nombreux parents. Entre les stratagèmes pour déguiser la nourriture, les punitions et le chantage, difficile de faire avaler aux petit·es des légumes et autres aliments détestés. Pourtant, selon une étude révélée par CNN, forcer les enfants à manger ne sert à rien.
Pour remédier aux comportements alimentaires difficiles, il faudrait au contraire laisser l'enfant faire ses propres choix. «Manger est l'un des seuls domaines sur lequel les enfants peuvent exercer un certain contrôle», explique le Dr Megan Pesch, pédiatre. Selon l'étude, on retrouve une moindre part d'enfants difficiles et mangeant peu dans les foyers où les parents ne mettent pas de pression autour de la nourriture.
Pour parvenir à ces conclusions, 300 familles ont été sélectionnées et observées. Elles ont rempli un questionnaire lorsque les enfants étaient âgés de 4, 5, 8 et 9 ans. Les enfants ont été répartis dans des catégories allant du moins au plus difficile. Environ 15% des enfants ont été classés comme très difficiles et selon Nancy Zucker, psychiatre, ces enfants «conservent sans doute des dizaines de souvenirs malheureux avec la nourriture». Ce qui expliquerait leurs difficultés à se nourrir de façon «normale».
Agir dès le plus jeune âge
«Ne forcez pas vos enfants à finir leur assiette», conseille le Dr Pesch. Ne les empêchez pas de sortir de table jusqu'à ce qu'une certaine quantité de nourriture soit mangée. Et évitez de faire du chantage.» Puisque l'étude démontre que les goûts des enfants ne changent pas entre leurs 4 et 9 ans, il faut agir dès le plus jeune âge.
À six mois, lorsque les bébés commencent à ingérer de la nourriture solide, les expert·es considèrent que c'est le moment idéal pour leur faire découvrir de nouveaux aliments. «Parfois, vous devez proposer certains plats plusieurs fois avant que les enfants tolèrent l'avoir dans leur assiette. Mais il faut persévérer», suggère le Megan Pesch. Une étude démontre qu'un enfant peut avoir besoin de jusqu'à douze expositions à un aliment avant de pouvoir l'apprécier.
Faire des repas un moment privilégié
D'autres petits conseils. Les enfants apprécient davantage un plat auquel ils auront contribué. Les inclure en cuisine est donc souvent bénéfique. Rendre les repas ludiques permet aussi de plaire aux plus jeunes. À l'aide d'aliments colorés et surtout de convivialité, vous redonnerez à votre enfant le goût des repas. Il faut veiller à proposer des menus variés, sans tomber dans le piège d'un plat à part pour l'enfant qui n'aime pas le repas proposé. Cela évite de donner la sensation que manger est monotone, sans pour autant habituer à un traitement différencié.
Une fois le combat autour de la nourriture mis sur pause, il est fort propable que vos bambins réalisent qu'après tout, manger n'est pas une épreuve si insurmontable.