À l'ère de la distanciation sociale et de la psychose liée au Covid-19, il est parfois difficile de retrouver une intimité sexuelle. Il n'est pas anormal d'être distant·e ou mal à l'aise à l'idée de donner ou recevoir des gestes d'affection. Des psychologues interviewé·es par le Washington Post nous expliquent pourquoi.
Reconfiguration des besoins vitaux
Dans les films, les personnages font l'amour passionnément après une longue course-poursuite. Dans la réalité, les choses sont différentes. Soumis à une situation de stress, le corps humain évacue toutes les fonctions et besoins qui ne sont pas vitaux à l'instant T. Le sexe en fait partie.
Actuellement, les organismes ont tendance à se mettre en mode «préservation». Pas étonnant dès lors de pâtir d'un manque de libido.
Le corps humain produit des hormones, dont le cortisol, qui nous permet de nous protéger et de rester en alerte. Pour contrer l'augmentation de cette hormone, les psychologues et thérapeutes conseillent de pratiquer des activités physiques. D'autre part, la marche, le yoga ou encore la danse permettent un regain d'ocytocine, l'hormone de l'amour.
Le manque stimule le désir
À l'inverse, être trop souvent en présence de l'être aimé peut faire décroître le désir. C'est très simple. L'habitude de voir votre conjoint·e partir au travail tous les matins créé l'envie et l'excitation de le ou la revoir dès que possible. Or en confinement et même après pour les couples qui continuent de télétravailler à domicile, cette attente est suspendue.
Dana Dorfman et Sheila Addison, deux thérapeutes spécialistes des relations de couple, suggèrent de trouver un moyen d'aménager son propre espace. «Pour pouvoir aimer quelqu'un d'autre, il faut pouvoir retrouver sa propre identité», explique Dana Dorfman.
Respect et patience
Pour aider une personne ayant du mal avec les contacts physiques, faites preuve de patience, laissez-lui de l'espace. Avec le temps, les traumatismes liés au virus et au confinement vont s'atténuer, emportant avec eux les difficultés à avoir des rapports intimes. «N'en veuillez pas à votre partenaire si la synchronisation n'est pas au rendez-vous, conseille Sheila Addison. Il n'y a aucun mal à avoir du désir mais il ne faut pas s'attendre à ce que les choses soient normales en ce moment, au vu de ce que l'on vit.»