Lorsque même les geeks de Google sont dépassés, il n'existe qu'un seul endroit où ils peuvent trouver du secours: Fort Meade, dans le Maryland, siège de la NSA, l'agence militaire américaine de sécurité. Le moteur de recherche se serait tourné vers les plus geeks des barbouzes en début d'année quand il a été victime d'un piratage de grande ampleur.
Ce recours a mis en lumière une particularité de la NSA. L'agence est connue pour être à l'origine de très nombreuses écoutes et autres dispositifs de surveillance électronique. Mais elle abrite aussi une équipe spécialisée en cyber-sécurité, chargée de maintenir la Maison-Blanche et autres endroits stratégiques à l'abri des oreilles indiscrètes, et venant en aide occasionnellement à d'autres entités, comme Google. D'un côté, la direction du renseignement des télécommunications, de l'autre, celle de la sécurité de l'information.
Problème : la première est chargée d'exploiter les failles de sécurité que la seconde s'occupe de les traquer. Des objectifs pour le moins contradictoires... La NSA serait-elle schizophrène ? Ou voit-elle dans cette double casquette une opportunité pour de belles synergies ? Les experts de la NSA qui viennent en aide à Google pourraient bien en profiter -eux ou leurs collègues de la direction voisine- pour se ménager une entrée dérobée à Gmail, par exemple.
D'après Michale Tanji, vétéran des services secrets, une seule solution : scinder la NSA, en «externalisant» les services liés à la cyber-sécurité. «Une agence indépendante serait bien mieux acceptée par le gouvernement et le secteur privé», argumente-t-il.
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Photo de une: Flickr/licence CC by/hughelectronic