Les «thérapies de conversion» se basent sur des traitement pseudo-scientifiques pour tenter de forcer une personne à changer son orientation sexuelle, de l’homosexualité ou de la bisexualité à l’hétérosexualité. Elles peuvent aussi cibler les personnes transgenres. Le parlement allemand a voté jeudi leur interdiction autant pour les personnes mineures que pour les adultes contraints, menacés ou manipulés à subir ces «thérapies».
Appelées «thérapies réparatrices» par leurs défenseurs et défenseuses, elles reposent sur la supposition qu’il est possible de changer voire «guérir» l’orientation sexuelle d’une personne. Or, pour les personnes concernées, il ne s’agit pas d’un choix, comme le rappelait Stéphane Clerget, psychiatre et auteur de l'ouvrage Comment devient-on homo ou hétéro?
Avec cette interdiction, nous apprend Frederik Pleitgen pour CNN, la publicité pour de telles «interventions» sur les jeunes devient illégale et passible d’amende ou d'une peine d’emprisonnement.
Dans un communiqué, le ministre fédéral de la santé, Jens Spahn, a fait savoir que l’interdiction était un «important signal de la société allemande pour tous ceux qui sont hésitants quant à leur homosexualité: il est parfaitement normal d’être comme vous êtes […] l’homosexualité n’est pas une maladie. Rien que l’appellation «thérapie» est trompeuse. Ces soi-disant thérapies rendent les gens malades pas l’inverse.»
En effet, selon plusieurs études, subir une «thérapie de conversion» sous quelque forme que ce soit entraîne de plus grands risques de tomber en dépression et de se suicider.
En France, à la fin de l’année 2019, deux députés ont préconisé la mise en place d’une législation spécifique contre ces «thérapies». En 1992, l'homosexualité a été exclue de la liste des pathologies psychiatriques. Pourtant, elle est toujours considérée comme une maladie par les organisateurs de ces pratiques. Les associations les plus connues qui les proposent en France sont Torrents de vie et Courage.
La Fondation Le Refuge qui héberge et accompagne les jeunes LGBT+ rejetés par leurs proches rapporte recevoir au moins 3 fois par mois des appels aux sujets de formes de «thérapies de conversion».