Rares sont les personnes qui ont conservé l'habitude de passer du temps à l'extérieur et en société depuis le début du confinement. Pour les confiné·es qui ne travaillent plus ou le font à distance, l'habitude de naviguer en société est peut-être aujourd'hui un lointain souvenir. À mesure que le déconfinement approche, cette perte de repères peut faire naître une certaine anxiété. Laura Guaglio, psychologue et psychothérapeute, a expliqué à Vice qu'il n'y a rien d'inquiétant dans cette réaction. «On se demande “Pourquoi j'arrivais sans difficulté à sortir avant et plus maintenant?”, développe-t-elle. La principale différence est que l'on est à présent face à un événement stressant, qui change notre comportement et notre vision des choses.»
Ressentir de l'anxiété serait totalement normal, voire sain, selon la psychothérapeute. Compte tenu du caractère inédit de la situation, l'appréhension est parfois la seule réaction possible, même pour des personnes non sujettes à de l'agoraphobie ou à des troubles anxieux.
«Il est possible que vous n'acceptiez pas que votre vie soit totalement bouleversée. Mais quand vous sortez, vous voyez que le monde tel que vous le connaissez a changé, rassure Laura Guaglio. Les rues sont désertes, les magasins fermés, tout le monde porte des masques et des gants. Cette nouvelle réalité peut être déconcertante et difficile à accepter.»
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Un cercle vicieux
Sur le plan neurobiologique et physique, moins on fait de l'exercice et on sort, moins on a envie de le faire. Si l'on ajoute la peur de tomber malade, alors l'hypocondrie et la paranoïa pourraient vite surgir.
La peur et l'angoisse ressenties actuellement sont justifiées, mais pour éviter de se laisser aller à la psychose, il faut faire face à ses anxiétés. Se confier peut être un excellent moyen d'y remédier.
Ces sentiments sont suceptibles de nous hanter après la fin du confinement, mais Laura Guaglio met en garde: «Si les symptômes n'ont pas disparu après trois à six mois, il est conseillé de consulter un praticien.»