Pour la première fois depuis longtemps, la science n'a pas su répondre à un défi jugé vital. Le virus a pour l'instant résisté aux plus éminents spécialistes. Quand ceux qui doivent savoir ne savent pas, la peur prend la main.
Telle est la vraie raison du confinement: face à la montée des angoisses, aux incertitudes de la contamination et aux demandes de protection, les gouvernements n'ont plus eu le choix, ils ont confiné.
Mais une autre phase s'ouvre désormais. Puisque la découverte d'un vaccin, seule victoire définitive sur la maladie, n'est toujours pas annoncée, il va bien falloir composer avec elle.
La lutte contre le virus continuera dans les laboratoires. Pour les citoyens, il faut vivre avec lui. Il va falloir s'habituer à quelques prudences, mais gageons que l'envie de bouger sera assez vite plus forte que la peur. L'heure est au déconfinement.
Dans cette crise et comme d'habitude, les pays européens ont réagi de façon désordonnée. Chez certains, les egos des scientifiques ont pris le dessus et ils se sont divisés sur le traitement de l'épidémie; chez d'autres, l'inquiétude a été plus discrète et les citoyens plus dociles. Mais tous ont eu peur, et l'on mesure l'extrême difficulté dans laquelle se sont trouvés les dirigeants. Aussi ont-ils ont abordé la crise sanitaire dans la division. On souhaite qu'ils veuillent bien en sortir dans l'unité.
Décider aujourd'hui seulement en fonction de la situation intérieure de son pays est un vrai risque sanitaire et peut s'avérer très dommageable sur le plan économique et social. C'est pourtant ce à quoi nous assistons.
Le Luxembourg a rouvert le 20 avril ses commerces, comme l'Autriche et l'Allemagne, le Danemark ses écoles; l'Italie, l'Espagne et la France annoncent l'assouplissement des mesures restrictives de liberté. Partout se prépare une sortie de confinement, mais à des dates et selon des modalités différentes.
Il en va de même sur le plan économique. Si la Banque centrale européenne, puis la Commission, ont délivré en temps utile les garanties permettant de surmonter l'arrêt brutal des activités et d'éloigner pour un temps la perspective du chaos, l'Eurogroupe ne s'est accordé que sur des mesures d'urgence.
Malgré les objurgations, certains des plus riches États membres, ceux qui ont le plus profité de l'unification européenne, refusent toujours le pas décisif qui garantira l'avenir de l'Union: la mutualisation, même partielle, de sa forte capacité d'emprunt. Dans ces circonstances exceptionnelles, en refusant de sortir de leur égoïste immobilisme, ils prennent là une responsabilité dont ils devront rendre compte devant l'histoire.
Vivre avec le virus sera évidemment difficile pour tous les citoyens comme pour leurs gouvernements. Mais pour l'Union européenne et ses institutions, ce pourrait être un test décisif.
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