La mise en place des mesures de confinement aux États-Unis a été et continue d'être laborieuse. Alors que le pays est désormais l'épicentre mondial de la pandémie, le gouvernement voudrait réouvrir le pays le plus vite possible. Les décisions prises pour ralentir le virus sont disparates l'autorité étant laissée aux gouvernements locaux.
Dans certains États qui imposent le confinement, des manifestations ont été organisées pour protester contre la mesure. Elles ont concentré un raout de conspirationnistes, allant des anti-vaccins et miliciens anti-gouvernement (certains armés) au récent mouvement amateur de complot QAnon.
Très marginales, ces manifestations ont néanmoins attiré l'attention de Donald Trump qui, peu après la diffusion sur Fox News d'un reportage sur le sujet, a twitté «LIBEREZ LE MINNESOTA» puis «LIBEREZ LE MICHIGAN» et enfin «LIBÉREZ LA VIRGINIE, et sauvez votre 2nd amendement. Il est menacé!».
LIBERATE VIRGINIA, and save your great 2nd Amendment. It is under siege!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 17, 2020
Ces tweets et la mention directe du second amendement, qui autorise les Américain·es à posséder des armes à feu, risquent d'exciter encore un peu plus des extrémistes déjà chauffé·es à blanc par le coronavirus.
Extrémistes déjà sur les nerfs
Une théorie sans cesse agitée par certains de ces groupes complotistes avance que le gouvernement fédéral proclamerait un jour l'état d'urgence afin de venir confisquer leurs armes à feu. Ils accusent déjà régulièrement le coronavirus d'être un mensonge servant à mettre en place cette stratégie.
Pour certains, les tweets présidentiels sonnent comme un appel aux armes. D'après NBC News, ils ont immédiatement été suivi d'une explosion de l'utillisation sur Twitter du mot «boogaloo». Ce terme, né sur le forum 4chan, est dans le jargon de l'extrême droite radicale un événement providentiel pouvant déclencher une guerre civile.
Cela s'ajoute à un contexte où les agressions contres des personnes d'origines asiatiques se sont multipliées et où des rumeurs antisémites quant à la naissance et la gestion du virus se propagent sur les réseaux sociaux.
La frange de l'extrême droite radicalisée au point de commettre des actes de violence tente déjà de trouver des moyens d'instrumentaliser l'épidémie. Un attentat contre un hôpital fomenté par un suprémaciste blanc a été stoppé par le FBI le 24 mars.