Alors que les poubelles des parcs et les bennes à ordures des restaurants sont vides, les rats de plusieurs villes des États-Unis –New York en tête–s'affrontent dans des luttes sans merci pour jouir des derniers mets laissés par une population confinée.
En plein jour, ces rongeurs n'hésitent plus à envahir les rues et à s'introduire dans les habitations, au risque de croiser d'autres congénères dans la même situation. Pénurie alimentaire oblige, chacun défend son bout de gras, et les combats entre colonies de rats seraient fréquents selon le célébre rodentologue Bobby Corrigan. «Comme nous avons pu le voir dans l'histoire de l'humanité, les gens essaient de s'emparer de terres, viennent avec des armées et se battent à mort, littéralement, pour conquérir des territoires. Et c'est ce qui se passe en ce moment avec les rats», explique-t-il à NBC News.
And just like that a star was born—Egg McMuffin Rat #subwaycreatures pic.twitter.com/vCeVirHRUK
— Rick (@SubwayCreatures) March 13, 2020
«Et juste comme ça, une étoile est née –Œuf McMuffin rat»
Outre des guerres de clans, l'instinct de survie pousse ces rongeurs à se tourner vers le cannibalisme, voire même l'infanticide. «Ce sont des mammifères comme vous et moi, et donc si vous avez vraiment faim, vous n'agirez certes peut-être pas de la même manière, mais vous agirez très mal en tout cas», a ajouté Bobby Corrigan.
La riposte s'organise
Plusieurs villes américaines ne comptent pas attendre la fin de la pandémie pour s'attaquer au problème. La Nouvelle-Orléans, Baltimore et Washington DC ont par exemple pris plusieurs mesures de dératisation, dont l'utilisation de chats sauvages. Une vidéo virale montrant plusieurs rats dans les rues de la ville de Louisiane a notamment poussé les autorités à réagir.
With this Coronavirus, the city of New Orleans is on lockdown. And Bourbon Street is empty and full of rats & mice. Rats even know how hot Bourbon Street is. pic.twitter.com/XatT6osk4y
— Joshua Guss (@joshua504man) March 20, 2020
«[...] Les rats savent même où se situe Bourbon Street.»
Les autorités américaines redoutent la prolifération de ces rongeurs qui, lorsqu'ils sont affamés, font des ravages dans les maisons et peuvent propager des maladies. Si les rats sont officiellement associés à près de cinquante-cinq agents pathogènes –pouvant provoquer par exemple la leptospirose, une maladie infectieuse potentiellement mortelle– aucune donnée actuelle n'a encore établi si ces derniers peuvent être infectés et transmettre le Covid-19, précise National Géographic.
En France, l'on surveille le phénomène de près, notamment à Paris où environ 4 millions de rats se baladeraient en silence, selon Le Parisien. Pour l'instant, contrairement aux États-Unis, aucune augmentation de leur population n'a été constatée, bien qu'ils soient de moins en moins craintifs à l'idée de s'aventurer dans les boulangeries, les commerces et les rues de la capitale en quête de nourriture.