Société

C'est le moment idéal pour adopter un animal domestique

Temps de lecture : 2 min

À condition de le faire pour de bonnes raisons.

Un pug nommé Molly | thisis1986 via Flickr CC License by
Un pug nommé Molly | thisis1986 via Flickr CC License by

Pour The Atlantic, la journaliste Gillian B. White raconte pourquoi, après huit années de tergiversations, son mari et elle ont fini par adopter un chien en pleine pandémie. Jusqu'ici, la peur de perdre en liberté et en flexibilité l'avait toujours emporté. Mais après plusieurs semaines de solitude à deux, les cartes étaient soudain redistribuées: c'était peut-être le bon moment pour accueillir un compagnon à quatre pattes au sein de leur foyer.

Il faut dire que les animaux peuvent «aider à surmonter les sentiments de solitude, d'anxiété et de dépression, ce qui en fait des compagnons idéaux dans le cadre d'une situation d'urgence nécessitant de se priver de ses ami·es, de sa famille, et de ses interactions quotidiennes», écrit la journaliste. Elle ajoute notamment que «les animaux nous forcent à nous lever du canapé plusieurs fois par jour», ce qui n'est pas négligeable pour celles et ceux qui ont du mal à se trouver des raisons de le faire.

Selon les associations auxquelles Gillian B. White s'est adressé, le nombre de demandes d'adoption d'animaux est en augmentation depuis le début du confinement, certains organismes ayant même dû mettre en place des listes d'attente afin de pouvoir répondre aux demandes de façon aussi organisée que possible. Il semble que la peur de la solitude soit le premier critère qui pousse les candidat·es à l'adoption à formuler leur requête. Pour la journaliste, il s'agissait avant tout d'«avoir quelque chose d'autre que l'anxiété et la peur sur quoi se focaliser».

Attention à l'effet Noël

Professeure de psychologie, Phyllis Erdman met cependant en garde contre ce qu'elle appelle l'effet Noël: «Actuellement, les gens ont du temps à consacrer à leur animal, mais quand tout ceci sera fini, les personnes qui ont adopté ces animaux risquent de se rendre compte qu'elles n'ont plus de temps pour ça, et de se mettre à les ignorer». Faut-il craindre une vague d'abandons après la fin du confinement? Avec énormément d'optimisme, on espère que l'espère humaine n'est pas aussi monstrueuse que cela.

Phyllis Erdman précise également que les animaux, qui ont parfois passé beaucoup de temps dans les refuges, sont susceptibles d'arriver dans les foyers en apportant leur propre dose d'anxiété et leurs traumatismes liés aux passés. Adopter un animal comme on prendrait un médicament contre les angoisses, c'est non seulement un peu égoïste, mais c'est en plus loin de marcher à coup sûr.

Reste que Gillian B. White est ravie d'avoir enfin cédé à son mari, qui n'a désormais plus besoin de lui envoyer des photos et des vidéos de chiens pour la convaincre de franchir le pas. Barry, son chiot âgé de 4 mois, la fait rire, partage avec elle des promenades qui font du bien, et lui offre de nouveaux sujets de conversation pour communiquer avec ses proches sans parler tout le temps du coronavirus.

En France, la SPA vient de mettre en place un programme d'adoption solidaire, visant à désengorger les refuges, actuellement fermés au public. Le dispositif d'adoption est «95% digitalisé», comme l'explique le communiqué: il suffit de s'inscrire en ligne pour déposer sa candidature, de répondre à un entretien téléphonique, puis d'aller chercher l'animal dans son refuge, dans le respect des gestes barrières.

La SPA tient tout de même à rappeler qu'il s'agit là de démarches sérieuses et définitives, et que les demandes d'adoption impulsives sont donc à proscrire.

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