Quand le lundi 16 mars, la ville californienne de Beverly Hills a interdit toute intervention chirurgicale non urgente, les plasticien·nes de la région ont sauté au plafond. Comment assurer le suivi des patient·es venant de subir il y a peu une chirurgie plastique?
Crise oblige, les spécialistes ont redoublé d'inventivité, à l'instar de Gabriel Chiu du Beverly Hills Plastic Surgery, qui a mis en place un service mobile: un·e infirmièr·e esthétique effectue des visites à domicile pour des personnes choisies au cas par cas, qui doivent payer l'intervention via PayPal ou Venmo.
D'autres, comme le Dr Jason Diamond, qui a notamment accompagné Kim Kardashian, privilégient désormais les réunions téléphoniques et les chats vidéo pour répondre aux préoccupations de ses patient·es. Les effets de son travail sont «cumulatifs», explique-t-il à Vanity Fair; manquer un traitement d'entretien n'est donc pas si grave.
«Refonte majeure»
Il y a quelques semaines encore, les cabinets de chirurgie esthétique de Californie tournaient à plein régime pour préparer la saison des plages, le Met Gala, le festival de Cannes et bon nombre de mariages de stars. «Beaucoup de mes patients devraient donc être tranquilles pendant quatre ou cinq mois», assure Diamond.
Si certain·es s'inquiètent malgré tout de l'évolution de leur plastique pendant le confinement –en particulier les adeptes de botox et d'acide hyaluronique, des substances qui se dégradent naturellement au fil du temps–, d'autres semblent considérer la période comme une aubaine.
Selon Vice News, la quarantaine est une occasion inespérée pour les célébrités de faire peau neuve: pendant ce laps de temps, films, galas et émissions télévisées sont suspendues.
«Beaucoup d'entre elles veulent leur lifting. Elles veulent faire leur refonte majeure, pour laquelle elles attendaient habituellement d'être en pause entre deux films», rapporte le Dr Terry Dubrow. Basé dans le comté d'Orange, le chirurgien affirme avoir reçu beaucoup d'appels de stars généralement suivies à Beverly Hills.
Don de matériel
Une partie des chirurgien·nes plasticien·nes, à l'image du Dr Douglas Senderoff à New York, ont de leur côté fait le choix de s'inscrire au corps médical de réserve de leur État et d'offrir leurs équipements aux hôpitaux dans le besoin.
«C'est habituellement la saison pleine pour nous en chirurgie esthétique, indique-t-il à Reuters. Nous avons donc stocké [du matériel] et nous devons faire notre part pour aider ceux qui sont en première ligne pour nous.»
Senderoff est membre de l'American Society of Plastic Surgeons, qui a lancé une plateforme d'échanges en ligne pour équiper les hôpitaux américains confrontés à la pénurie de matériel médical.
Au 25 mars, l'organisation avait déjà reçu près de 150 offres de dons de fournitures et d'équipements, dont environ 40 ventilateurs.