La scène racontée est terrible. Un soignant iranien en combinaison s’occupe d’un garçon de cinq ans. Celui-ci est aveugle après que ses parents lui aient donné du méthanol toxique à boire. Une fake news qui circule en Iran indique que l’alcool neutraliserait le coronavirus. Rien n’est vrai là-dedans mais cette idée a coûté la vie de plus de 300 personnes et a fait plus de mille malades, selon le journal canadien Globe and Mail qui détaille la situation. Mais selon l’Actualité, autre journal outre-Atlantique, le bilan serait plutôt de 480 morts et de 2.850 malades. En cause : le méthanol. Comme l’alcool est interdit dans la République islamique, l’approvisionnement se fait via la contrebande. Sauf que cet alcool clandestin contient souvent des liquides toxiques, comme le méthanol.
La rumeur proviendrait d’un article d’un tabloïd qui date de début février et qui expliquait faussement qu’un enseignant britannique s’était soigné du coronavirus avec du whisky et du miel. La fausse info, combinée à des messages sur l’utilisation de désinfectants pour les mains à base d’alcool, a amené les gens à croire que la consommation de boissons fortement alcoolisées éteindraient le virus dans leurs corps.
«Le virus se propage et les gens meurent, et je pense qu'ils sont encore moins conscients du fait qu'il existe d'autres dangers», a déclaré le Dr Knut Erik Hovda, toxicologue clinicien à Oslo qui étudie l'intoxication au méthanol. Ce dernier craint que les chiffres en Iran soit encore pires. «Tant qu’ils continueront à boire ça, il y aura plus de gens empoisonnés».
Seulement quelques millilitres de méthanol peuvent occasionner la cécité, comme dans le cas de l’enfant iranien raconté par le Globe. C’est à partir de 80 à 150 millilitres que le méthanol devient mortel, selon le Conseil canadien de la sécurité (CCS). En Iran, l’épidémie de Covid-19 a déjà fait plus de 2.300 morts pour plus de 30.000 contaminés.