Une semaine après que les gouverneurs du Texas, de l'Ohio et de l'Alabama ont suspendu les avortements pendant l'épidémie de Covid-19, trois juges fédéraux ont bloqué ces interdictions. Ces mesures sont en effet en violation de la Constitution américaine, qui garantit le droit à l'avortement.
Les interruptions volontaires de grossesse avaient été classifiées parmi les interventions médicales non essentielles devant être reportées à plus tard afin que toutes les ressources puissent être utilisées pour gérer l'épidémie.
Le lundi 23 mars, le ministre de la Justice du Texas avait déclaré que «tous les avortements qui ne sont pas médicalement nécessaires pour préserver la vie ou la santé de la mère» seraient suspendus jusqu'au 21 avril. Les médecins qui continueraient à pratiquer des IVG risquaient au maximum 180 jours de prison ou 1.000 dollars d'amende.
Quelques jours avant, le ministre de la Justice de l'Ohio avait envoyé des lettres à plusieurs cliniques d'avortement pour leur dire de suspendre les IVG. «Nous vous ordonnons d'arrêter immédiatement de pratiquer des avortements non essentiels et électifs», a écrit Dave Yost.
D'autres États pourraient suivre
Les cliniques du Texas et de l'Ohio ont pour l'instant refusé de fermer leurs portes et défendu le caractère essentiel des avortements. Ces mesures d'interdiction pourraient être attaquées en justice dans la mesure où la Constitution américaine garantit le droit à l'avortement. «Les patientes ne peuvent pas attendre la fin de cette pandémie pour avoir accès à des interruptions volontaires de grossesse», a déclaré la présidente d'une clinique texane.
Alors que certaines interventions médicales mineures seront temporairement suspendues afin de préserver le matériel et les ressources nécessaires au traitement des patients atteints de Covid-19, le Collège américain des gynécologues et obstréticiens a recommandé de ne pas placer les avortements dans cette catégorie. «[L'IVG] est une intervention urgente pour laquelle un retard de quelques semaines ou même quelques jours peut augmenter les risques ou rendre l'intervention complètement inaccessible», a écrit l'association dans un communiqué.
D'autres États conservateurs pourraient prendre des mesures similaires. Par exemple, le gouverneur du Mississippi a déjà indiqué qu'il ferait en sorte que la seule clinique d'avortement encore ouverte dans son État ne continue pas à opérer pendant la crise du coronavirus.