Acquitté une nouvelle fois du meurtre de son épouse Suzanne, Jacques Viguier a déclaré dimanche 21 mars sur l'antenne de RTL avoir retrouvé sa «dignité» et sa «liberté» et annoncé qu'il comptait demander réparation après avoir passé plusieurs mois en détention provisoire.
«Quand on a souffert ce que j'ai souffert, une petite réparation matérielle, qui ne compense pas l'horreur de ce que j'ai vécu, cette petite réparation me paraît normale», a confié le professeur de droit toulousain sur RTL au lendemain du verdict de la cour d'assises du Tarn.
Jugé en appel depuis le 1er mars pour le meurtre de son épouse Suzanne, disparue depuis le 27 février 2000, Jacques Viguier, 51 ans, a été acquitté samedi 20 mars une nouvelle fois, comme il l'avait été en première instance par les assises de la Haute-Garonne en avril 2009.
«J'ai retrouvé ma dignité, j'ai retrouvé ma liberté après dix ans, après dix ans», a-t-il réagi sur RTL. Il a dit avoir passé la soirée de samedi «en famille, avec amis», entouré de ses enfants. «Ce qui est extraordinaire c'est justement cet amour qui a existé avec mes trois enfants qui m'ont permis de vivre, simplement de vivre ou de survivre depuis dix ans face à cette terrible accusation», a-t-il expliqué.
Cet épilogue de l'affaire Viguier constitue un revers cinglant pour le ministère public. A Toulouse, l'avocat général Marc Gaubert avait déjà essuyé un premier revers. Il avait requis de quinze à vingt ans de réclusion pour meurtre, assénant : «Je ne crois pas aux coups mortels». Le parquet général a pourtant estimé opportun de faire appel. Mais pas une seconde à Albi dans le Tarn, la légitimité de cette démarche n'est apparue justifiée lors des trois semaines du procès.
Reste le mystère sur la disparition de Suzy, à l'âge de 38 ans, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Tandis que l'amant de Suzy Olivier Durandet a toujours cru Jacques Viguier coupable, celui-ci comme l'a montré le procès n'avait pas véritablement de mobile pour tuer son épouse, si ce n'est celui d'un divorce en cours.
Que compte faire Jacques Viguier désormais? «Je n'ai jamais quitté mon travail. Ca n'a jamais cessé. Tous mes proches m'ont soutenu, donc je ne vais pas déménager sous les cocotiers».
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Image de Une: Carnaval de Venise en 2006 / REUTERS/Damir Sagolj