Alors que beaucoup de pays, dont la France, se préparent à accueillir de plus en plus de patient·es atteint·es du Covid-19 dans leurs hôpitaux, les capacités hospitalières en lits de réanimation et en matériel médical sont au centre des préoccupations.
Au Royaume-Uni, où l'on recense soixante-douze décès dus au Covid-19 et près de 2.000 personnes contaminées, on craint de manquer de respirateurs artificiels. Utilisés pour les patient·es en insuffisance respiratoire aiguë, ces appareils sont essentiels dans les cas graves de Covid-19. Pour résoudre le problème, le Premier ministre Boris Johnson tente d'urgence d'en acquérir, quitte à prendre ceux utilisés d'habitude pour les animaux.
Selon Bloomberg, le gouvernement britannique aurait en effet fait appel aux vétérinaires du pays ainsi qu'à leurs fournisseurs pour qu'ils partagent leurs respirateurs artificiels avec le National Health Service, le système de santé publique du Royaume-Uni. Des discussions seraient en cours, notamment entre l'Animal Health Trust, le Royal College of Veterinary Surgeons et le Royal College of Emergency Medicine.
Outre les vétérinaires, le gouvernement d'outre-Manche s'entretient avec de nombreux fabricants dans le but de réunir environ 20.000 machines supplémentaires le plus vite possible, ajoute la BBC.
Un appareil très demandé en France
Dans l'Hexagone, les hôpitaux publics disposent d'un important niveau d'équipement en soins intensifs et réanimation capable de faire face aux cas aigus de détresse respiratoire. Cependant, des doutes persistent quant à leur capacité à prendre rapidement en charge un grand nombre de patient·es.
Le problème viendrait là aussi d'une possible pénurie du matériel disponible, notamment en ventilateurs et respirateurs artificiels. La demande de ces machines en France est devenue colossale, explique Christophe Hentze, directeur général de la branche française du groupe allemand de matériel de santé Löwenstein Medical, à France Info.
«Tous les ans, on consomme 1.000 à 1.500 ventilateurs en France», décrit-il. Or, aujourd'hui, «on nous demande des centaines de ventilateurs chaque semaine». Le groupe aurait notamment multiplié par deux sa capacité de production depuis plusieurs mois pour répondre à la demande du marché chinois, puis européen, asiatique et moyen-oriental.
Par ailleurs, le personnel médical français semble désemparé en ce qui concerne le manque de matériel de protection face au virus. Plusieurs témoignages de médecins et d'infirmièr·es de ville et en milieu hospitalier font remonter une pénurie de masques et de gels désinfectants, ce qui les expose à un important risque de contamination.